Assister à la frénésie des vacances d’été fut aussi un spectacle quasi insolite. Depuis plus de deux ans, nous voyageons hors saison, hors rythme. Découvrir la joie des vacanciers, les tenues de saison, les jeunes qui s’amusent, les salariés qui se reposent... C’est cela aussi le bonheur. Faut-il partir loin et longtemps pour s’en rendre compte ? A vous de nous le dire quand vous goûterez vos premières cerises, vos premiers rayons de soleil chauds et vos premiers bains enthousiastes dans un Léman bordé de vignes vertes. Avant cela, vous aurez vu fondre la neige, fleurir les jardins et verdir les arbres... Avant encore, vous aurez savouré la liberté en dévalant les pentes enneigées ou en contemplant en altitude le spectacle des vallées noyées sous le stratus... Outre les paysages, le style et le coût de la vie nous rappellent aussi celui de nos origines. Même si le niveau des prix n’est pas celui de l’Europe, pour un voyage comme le nôtre, le Chili est cher. Pourquoi partir si loin nous direz vous, si c’est pour retrouver tout ce qu’on a chez nous ? Parce que malgré les grandes ressemblances que nous avons mentionnées, il y a dans les détails, des différences qui séduisent, qui enrichissent. Parmi les montagnes, se dressent des volcans. Le maïs se moud frais et non séché, ce qui donne au lieu d’une polenta, des humitas savoureux. Les abricots secs se mangent trempés dans l’eau et accompagnés de grains de blé gonflés gorgés du jus que le fruit parfume : huesillos con mote. Le raisin donne du vin... et du pisco. Sans même aller dans les extrêmes Sud et Nord, les paysages sont contrastés.