La Chine
La Chine attire par son mystère, sa grandeur, sa puissance. Elle intrigue. C’est frime de dire « je suis allé en Chine ». Elle intéresse aussi pour ses opportunités d’investissement, son marché. La Chine que nous avons visitée n’est pas représentative de la Chine tout entière. Nous avons vu 2 provinces. Il y en a 33 ! Se faire une idée de la Chine sur cela est aussi absurde que de réduire la Suisse au Jura et Appenzel. Cependant, voici ce que nous avons vu. Les villes faites de grandes artères vides et perpendiculaires n’ont d’intérêt que la propreté apparente qu’elles parviennent à conserver. Les innombrables commerces chinois sont consternants de banalité et de futilité. Il n’y a rien qui vaille le détour. Tout y est de qualité médiocre, fait de plastique, léger et inutile. Un chargeur 12 V pour un téléphone portable coûte 5 euros. « C’est pas cher » nous dit Chen. Si ! Ca l’est. Parce que pour une année je devrais en acheter 180 pièces. Après 2 jours, il a fondu !
C’est ça la Chine que nous avons vécue. Des produits, des vitrines, de la musique, des animations commerciales dans les rues et dedans ? du vide ! Attirés par un supermarché, nous en avons fait le tour en trois minutes. Il n’y a rien à vendre à l’intérieur. Tout est à acheter. Pardon. A jeter. La Chine produit du prêt à acheter, qu’elle jette sans vergogne. Au fil des jours, c’est déprimant. La mode vestimentaire a l’avantage d’être drôle, quoique vulgaire. Prenez tout ce dont vous vous êtes débarrassé depuis vos 15 ans : les minishorts des années 60, les couleurs fluos des années 80, les jambières des années 70, les T-Shirt de vos idoles de BD, passez chez un coiffeur actuel, ajoutez un bas résille sur les avants bras et c’est parti ! N’oubliez pas d’avoir avec vous 2 ou 3 téléphones portables. C’est bon, vous pouvez enfourcher votre scooter électrique et sortir frimer. Pour les restos, c’est assez simple.
La décoration est la même que vous trouvez dans les WC publics occidentaux : du carrelage sale et gras. On y ajoute en général des tables couvertes de nappes en plastique jetables et une odeur écoeurante. Les plus branchés font pendre la viande au plafond. On voit ainsi des cochons pendus et séchés, ou des morceaux de yacks dont on peine à distinguer la nature. Difficile de garder l’appétit dans ces conditions. Les amateurs de poissons sont en revanche gâtés, puisqu’il est possible de choisir son poisson dans l’aquarium, de le pêcher à l’épuisette et de le voir se faire trancher en trois gros morceaux qui sont ensuite jetés tels quels dans le bouillon que l’on vous sert 5 minutes plus tard. Ici, pas de doute sur la partie que vous mangez : la tête, la queue et le corps sont intacts ! Nous sommes restés au régime végétarien.
Le bouquet
Enfin, à titre anecdotique, si vous deviez faire un tour aux chiottes, réfléchissez avant ! Le système est simple : des cloisons de 1m30 séparent chaque cabine sans porte. Vous entrez dans la cabine où vous découvrez un canal légèrement en pente qui traverse chaque cabine. Selon où vous êtes, vous aurez donc le plaisir de voir passer sous vos pieds les matières laissées par votre voisin, que vous aurez au préalable clairement entendu pousser à se faire péter... les tempes ! Si l’idée vous prenait de vous relever, vous l’apercevriez alors, accroupi le cul à l’air, la clope en main, en pleine action. Tout comme vous verront d’ailleurs ceux qui passeront devant votre cabine (toujours sans porte) pour aller se laver les mains... Mais ne vous inquiétez pas. Il est rare qu’une merde passe dans le canal au moment où vous déposez votre propre chose. La raison est simple. Dans ce grand merdier à porte ouverte, l’usage de la cabine est somme toute assez inutile et il est fréquent que les merdes jonchent le sol, un peu partout dans l’espace... non éclairé ! Ainsi, si St-Merdeur veille sur vous et que vous parvenez à chier ou uriner sans vous en mettre plein les pieds, sachez que vos vêtements trahiront irrémédiablement le lieu de votre brève escapade, comme le font ceux du fumeur sorti discrètement fumer sa clope sur le balcon...
Nos photos ci-jointes montrent le concept... les WC en question étaient fermés au public, nous en avons profité pour faire des photos !!
Notre vie quotidienne
Nous avons roulé entre 6 et 12 heures par jour pendant 30 jours. Nous avons fait de notre mieux pour tout gérer, tout supporter. Honnêtement, à ce jour, cette expérience est la plus rude que nous ayons eue. Parce qu’elle a cumulé toutes sortes de difficultés et d’épreuves. Aussi, parce qu’elle n’était pas prévue. Pas comme ça. Ce n’était pas ce que nous voulions. L’agence NAVO nous a fourni de fausses informations sur l’état des routes, sans jamais admettre que les routes du Tibet sont pour la plupart des pistes périlleuses en très mauvais état. NAVO est plus pressée d’encaisser que d’assurer notre sécurité et notre satisfaction. Chen lui-même reconnaît que NAVO ne s’est pas montré professionnel dans la préparation du voyage. Il en a souffert comme en témoignent ses cris dans Casita, les bleus sur la cuisse de Véro lorsqu’il la serrait dans les passages critiques et les larmes qu’il a versées lui aussi à quelques reprises. Si nous avions su, nous n’aurions pas fait ce chemin. C’est certain.
Au milieu de tout cela, nous nous sommes accordé le droit à un après-midi off, afin de célébrer dignement les 8 ans de Zoé. Chen a saisi l’occasion pour lui faire préparer un gâteau aux fruits décoré d’un « Joyeux Anniversaire Joe » et de couronnes de princesse ! Un immense merci Chen ! Cela fait partie de nos bons souvenirs.
A suivre
Nous sommes arrivés au Laos depuis 3 jours. Il a suffi de 50 kilomètres pour être séduits par ce pays, ses habitants, ses constructions, ses sourires, sa gentillesse, son calme, son charme, sa douceur... Nous avons décidé de nous reposer.