Juin-Juillet 2010 : Cambodge
1ère Partie : Le Nord
 
Entrée au Cambodge
L’entrée dans le Cambodge par sa frontière avec le Laos fut le théâtre d’un beau moment de solidarité familiale dont nous sommes fiers. Après 3 heures d’attente, par 42°C, le sourire aux lèvres et les pieds ancrés dans nos convictions, nous avons finalement obtenu le tampon dans le carnet de passage en douane, sans laisser un cent au douanier peu scrupuleux. Tout cela, sans énervement et sans hausser le ton. Nous étions seulement prêts à passer la nuit ou quelques jours à la frontière, ou même, à faire demi-tour !! Depuis le début de notre périple, c’est la première fois que nous avons du appliquer notre plan anti-corruption... Rien ne vaut la non-coopération non-violente ! Mais pour cela, il faut le temps et l’envie de faire changer les choses...
 
Notre garde du corps
A peine notre tampon cambodgien obtenu, un jeune cambodgien nous aborde, l’air un peu découragé. La nuit va tomber dans moins d’une heure. La douane ferme. Il n’a plus de chance de voir passer des voitures dans ce coin perdu et a 60 km à parcourir pour rejoindre la première ville. Il pourrait dormir là, sur place, mais il faut admettre que cela n’a rien de réjouissant. Nous l’embarquons, en bafouant un de nos principes. Comme quoi !
 
C’est le garde du corps du premier ministre ! Il parle assez bien l’anglais pour que nous puissions échanger quelques mots. Il nous invite chez son frère, où nous dormirons. Maison en bois sur pilotis, un sommier surélevé en guise de table à manger sous la maison et à l’étage, une terrasse ombragée et une grande pièce. Au centre, la TV et en-dessous, un temple dédié à Bouddha. Les chambres sont en fait des moustiquaires qui recouvrent les lits, des nattes qu’ils déplient sur le sol la nuit venue. Nous mangeons du riz et des rondelles de concombre, tandis qu’ils avalent des têtes de poissons et d’autres morceaux de viande dont on peine à distinguer la nature. Peut-être est-ce mieux ainsi...
 
L’accueil est chaleureux, simple, généreux. Ils nous proposent de nous doucher. Un rapide regard aux alentours nous rend à l’évidence : la douche est une grande jarre, à 5 mètres de la table. Loane suit les conseils de la fille des lieux, qui lui apprend à se couvrir d’une jupe remontée jusqu’aux aisselles et à se laver ainsi protégée des regards. Comme d’habitude, Sam et Zoé ont accepté l’invitation et dormi dans la maison. Leur euphorie du soir a laissé place au regret de leur lit douillet une fois le jour levé...
 
C’est magique de pouvoir entrer ainsi au coeur de ce pays nouveau pour nous. Même si les discussions se résument à des sourires échangés, nous prenons beaucoup de plaisir à nous laisser bercer par la douceur de l’endroit. Premières impressions du Cambodge Comme souvent, le contraste avec les pays voisins est étonnant. Si tout se ressemble, rien n’est pareil pour autant et l’on ne peut même plus comparer les pays entre eux. Ici, les gens sont plus curieux et nous accostent volontiers, sans pour autant nous importuner. Le sourire est constant. Ici, un scooter transporte 4 à 5 personnes en moyenne, les motos sont chargées comme des camionnettes (cochons, poulets, bambous de cinq mètres, ...) et sur les toits des bus les passagers s’empilent... Mais une chose nous surprend, voire nous choque. C’est le premier pays que nous traversons où les distributeurs automatiques nous livrent des dollars et non des Riels. La monnaie nationale est évincée par le billet vert d’Outre Pacifique. Les prix sont affichés en dollars, tout se paie en dollars et le Riel provoque des sourires gênés quand on le tend. Il en faut plus qu’au taux de change officiel pour régler un achat avec ces billets à l’effigie des temples d’Ankor. Après les largages massifs de bombes sur le Cambodge par les US, c’est aujourd’hui l’avidité d’un gouvernement corrompu qui représente le plus grand danger de ce pays, sans cesse pris en tenaille entre les intérêts des plus grands.
Rencontres de voyageurs
A Pakse, au Laos, alors que nous mangions au resto indien pour nous réconcilier avec nos papilles gustatives, nous avons finalement passé la journée sur la terasse en compagnie de Nicolas, Nath et leur fils Hugo qui voyagent sac au dos un an autour du monde. Nos discussions abordent tous les sujets, du voyage à la scolarité, nos motivations, nos projets, le lycée auto-géré... Quelques heures intenses d’échange joyeux. Un grand merci à vous et bonne route. 1bout2chemin.blogspot.com
 
A Siem Reap, nous rencontrons Rafaele et Julien, un couple français, en voyage pour un an avec leur camion Mercedes 508D de 1976. Le contact est immédiat, la complicité instantanée. Nous les suivons sur leur bivouac pour découvrir leur camion et leurs hôtes, une famille cambodgienne qui les accueille devant chez eux.
 
Le voisin prépare la viande de chien pour son restaurant. Chaque matin, Raf assiste à l’abattage les larmes aux yeux. Nous ne verrons que les mâchoires grillées que les clients rongent comme nous rongions des ailes de poulet quand nous n’étions pas végétariens. Rien ne les arrête : ils croquent dans les gencives de la bête, rongeant tout le tour de la dentition. L’odeur est insupportable. Mais ce qui nous marque le plus, c’est la gentillesse de toute cette tribu, leur sourire et leur invitation. Des amours. Nous comprenons pourquoi nos deux accolytes peinent à quitter la ville après plusieurs jours passés dans ce quartier. Voir leur site : www.tuktukpalace.com
 
Arnaud. Il vit à Siem Reap, tient le Blue Pumpkin, boulangerie-pâtisserie-resto au coeur de la ville. C’est Denis de la Tortue Sélène qui nous a mis en contact. Riche idée ! L’homme est dispo, sympa et nous regarde d’un oeil rêveur... Lui aussi projette un voyage en famille dans quelques années. Il nous invite chez lui ce week-end. Ce sera notre premier BQ depuis des lustres ! Les enfants se réjouissent, il paraît qu’il y aura une ribambelle d’enfants francophones !
 
Moral des troupes
C’est amusant de rouler sur les traces d’amis voyageurs qui ont passé en Asie plusieurs mois et qui nous font profiter de leurs bons tuyaux, contacts, rencontres et coups de coeur. Merci à vous qui êtes déjà en France ou sur le chemin du retour. Nous profitons pour vous, c’est juré !
 
La suite
Nous avons choisi de passer à Siem Reap et ses temples d’Angkor, avant de descendre vers Phnom Penh, puis la mer... Nous sommes ici depuis 7 jours, dans une guest house avec piscine et wifi libre. Nous avons profité d’accomplir une remise en état complète de Casita, grands nettoyages... Le problème, c’est qu’on s’est un peu laissé déborder par l’ampleur de la tâche. Peinture, changement des mousses de coussin, etc... Du coup, nous n’avons pas encore vu les temples d’Ankor... Mais, pas de souci, leur nom nous assure qu’ils seront encore là la semaine prochaine ! Et puis, nous voulons visiter l’association « Pour un sourire d’enfant » à Phnom Penh. Pour la première fois depuis notre départ, ce n’est pas sûr que le visa d’un mois nous suffise à faire et voir ce et ceux que nous voulons découvrir dans ce pays merveilleux.
2ème Partie. De Siem Reap au Sud
 
Tandis que nous voyageons très, très loin des festivals de Cannes et autres, nous tentons dans Casita de décerner la palme de l’expérience la plus significative de ce mois de juillet 2010 passé au Cambodge. Dans la catégorie rencontres, les nominés sont les familles d’Arnaud , de Stéphane et d’Etienne, toutes trois se distinguant par leur générosité, hospitalité et humilité. Dans la catégorie lieux fantastiques, les nominés sont : les temples d’Angkor, les villages flottants et la plage d’Otress Beach. Dans la catégorie inspiration, les nominés sont : les associations « Pour un sourire d’enfant », « Phare Ponleu Selpak » et l’aventure « Quatre enfants et un rêve ». Enfin dans la catégorie émotion, les nominés sont : « Le musée du génocide Khmer rouge », La population cambodgienne et deux récits poignants « Tu vivras mon fils » et « D’abord, ils ont tué mon père » témoignant d’un passé cambodgien qui se conjugue encore au présent. A votre tour, découvrez ce et ceux qui nous ont fait vibrés et choisissez votre coup de coeur.
Phare Ponleu Selpak
En quittant Siem Reap, où nous sommes restés finalement une quinzaine de jours, nous avons mis le cap sur Battambang, avec l’intention de visiter l’association Phare Ponleu Selpak, traduisez les lumières de l’art. En pleine guerre civile, une artiste peintre française rend visite à un village de réfugiés, du côté Thailandais de la frontière. Parmi eux, des enfants. Elle leur offre de son temps et un moyen d’expression : la peinture, le dessin. Ces enfants et ces adolescents réalisent alors combien il serait bon d’offrir de tels ateliers de peinture à tous les enfants du Cambodge ! L’association Phare est née.
 
Aujourd’hui, Phare, c’est une école d’arts appliqués, incluant une école de musique, de cirque et de création de dessins animés. Gratuite, elle fonctionne exclusivement sur la motivation de l’enfant. Aucune obligation de fréquentation. Des moyens mis à disposition. Des enseignants. Un encadrement. Une formation et à la clé, une profession. C’est tout ! Et ça marche ! Actuellement, les volées numéro une et deux de l’école de cirque tournent en Europe, des anciens élèves exposent et vendent leurs oeuvres, tandis que d’autres enseignent aux étudiants d’aujourd’hui. Nous avons eu un vrai coup de coeur pour cette organisation, qui a le gros avantage d’appartenir aux cambodgiens et d’être gérée par eux, ce qui n’est pas toujours le cas des ONG présentes ici. Pour l’occasion, nos quatre enfants ont réalisé ensemble et sans notre aide leur premier reportage video, visible sur youtube dans notre rubrique video : Phare Ponleu Selpak.
Pour en savoir encore plus : Site officiel de Phare Ponleu Selpak
A Siem Reap, les expat’ ont joué l’épate !
Invités pour notre premier BQ dominical depuis 2 ans, nous avons découvert qu’avec Arnaud et sa femme Sou aux commandes, un simple barbecue entre amis se transforme en un buffet gargantuesque et succulent, ponctué d’un Tiramisù qui rend fade et lourd tous ceux que vous aurez dégustés dans votre vie ! Outre la gastronomie, ce sont les amis, tous français expatriés à Siem Reap, avec chacun des projets, réalisations et engagements singuliers qui nous ont transportés et qui ont rendu cette journée mémorable.
 
Nous avons ainsi visité la nouvelle demeure familiale d’Arnaud, immense il faut le dire et dont le chantier touche à sa fin en même temps que les rénovations du Blue Pumpkin qu’ils ont créé ici et qu’ils gèrent en couple. Le Blue Pumpkin, c’est LA boulangerie-pâtisserie-glacier-restaurant qui rendrait ringuarde l’implantation d’un Mövenpick helvétique au Cambodge. Submergé de travail et de soucis par ses deux chantiers simultanés, Arnaud n’en a pas moins trouvé le temps de nous accompagner dans la ville pour une recherche de draps et autre literie, qu’il nous a finalement fournis directement de son stock personnel, prétextant avec diplomatie qu’il n’avait pas l’intention de les déménager... Arnaud, c’est le mec relax et souriant en toutes circonstances, ancré et terre-à-terre comme on les aime. Avec sa femme, ils forment une paire hors-pair. Ils sont si gentils, qu’avec eux, la gentillesse devient noblesse ! Nous espérons les revoir un jour, lorsqu’à leur tour, ils prendront la route, puisque c’est le prochain grand projet qu’ils comptent accomplir avec leurs enfants !
 
Nous n’avons pas eu la chance de rencontrer la femme de Stéphane. Mais l’homme est sensas. Petits pas par petits pas, il a créé les « Senteurs d’Angkor », un atelier de production et des boutiques proposant de l’artisanat cambodgien centré sur les savons, l’encens, les huiles essentielles et les bougies, tout cela emballé dans des boîtes en feuilles de palmiers construites selon la tradition locale. Actuellement, ce sont plus d’une centaine d’employés qui travaillent aux « Senteurs d’Angkor ». Stéphane nous a impressionnés par son humilité et son engagement. Pourvu d’un sens éthique rare, il oeuvre avec coeur et générosité, refusant d’exploiter tant la population que la misère et soucieux de contribuer au développement du pays, à son échelle, en donnant à ses employés non seulement des conditions de travail dignes, mais surtout une reconnaissance sincère. Stéphane est ce que nous appelons un véritable entrepreneur de commerce équitable, parce que vous ne trouverez jamais cette appellation sur ses produits ni dans sa publicité !
 
Etienne, Véro et leurs enfants Marie, Mathieu et Sophie ont, quant à eux, honoré leurs racines bretonnes en larguant les amarres et en embarquant sur le Mamaso, le catamaran qui les a emportés Outre Atlantique pour une année d’aventure maritime en famille. Pour nous six, ça a été passionnant de parler de voyage avec eux, de comparer les expériences, la manière d’aborder les choses, les risques, les découvertes et puis, la vie d’expatrié au Cambodge. En plus, les enfants se sont immédiatement liés d’amitié entre eux, ce qui a ouvert la porte aux traditionnels « ce soir, on dort chez eux et Mathieu chez nous, et demain, on fait les garçons et les filles chez eux... ». En voiture donc ! Quelques centaines de mètres plus loin, Etienne est au volant sur les pistes inondées et impraticables... Toute la troupe est dehors pour pousser et maintenir la voiture sur la piste, dans de grands éclats de rire ! Voir la video Au final, nous sommes invités à nous décrotter et à partager en plus d’un bon repas, un excellent Rhum amélioré, dont les seuls ingrédients nous font voyager à travers le monde !!
Angkor Wat
Ca ne signifie pas « quoi encore ? »... Même si nous devons admettre qu’à la fin d’une journée passée sur le site des temples d’Angkor par une chaleur étouffante, c’est bien la question que les enfants nous ont posée lorsque nous sommes arrivés devant LE temple d’Angkor Wat, que nous avions gardé pour la fin de la visite !! Laissons de côté l’épreuve physique que nous a imposée cette journée et faisons fi de notre intérêt modéré pour les vieilles pierres, pour vous dire combien les temples d’Angkor sont une pure merveille ! Au-delà de leur histoire, de leur architecture, de l’état de conservation dont ils bénéficient, nous avons particulièrement apprécié l’énergie qui se dégage de chacun d’eux, nous avons adoré la manière dont ils se mélangent à la végétation et à la nature environnante et puis nous avons savouré la faible fréquentation touristique du site. Enfin, les travaux de rénovation qui pourraient gâcher le plaisir de la visite offrent en fait un spectacle tout autant passionnant à admirer. Quoi encore ? Des images pleins les yeux !
Villages flottants Voir la video
Sur la route qui nous conduit à la capitale Phnom Penh, nous nous arrêtons un jour à Kompong Chhnnang pour y visiter les villages flottants. C’est l’occasion de découvrir une communauté vietnamienne et un mode de vie plutôt unique. Sur des embarcations diverses sont construites des maisons de bois, dont les styles et l’aménagement varient considérablement. De la baraque la plus sommaire avec pour seul équipement un hamac pendu sur la terrasse à la véritable petite villa, nous découvrons au fil de l’eau un village où la vie se déroule au rythme lent et paisible de la rivière. Très vite notre sentiment de gêner ou de violer une intimité mal protégée par la précarité des habitations est dissipé par les bonjours, sourires et autres signes de la main qui accueillent notre pirogue à chaque nouveau canal. Nous sommes touchés par tant de simplicité et de sollicitude de la part de cette population. Puisque nous n’irons pas au Vietnam, en raison de l’impossibilité d’y importer notre véhicule, cette escapade nous aura permis de nous faire une petite idée de la gentillesse des vietnamiens. Et puis, nous aurons aussi eu le plaisir d’apprécier le look de certaines femmes, dont les vêtements non assortis et aux couleurs fluorescentes n’ont pas fini de faire parler Loane et Véro...
 
Phnom Penh
La capitale du Cambodge compte quelque douze millions d’habitants. Mais paradoxalement, elle reste plutôt accessible et nous donne l’impression d’une grande ville de province ! Nous nous installons là où nos prédécesseurs ont créé une coutume : le parking du Cambodiana, dont le patron se distingue par son accueil et sa générosité, puisqu’il nous permet de stationner ainsi en plein centre-ville et au calme. Notre étape à Phnom Penh prévoyait un programme très chargé. Finalement, Véro ayant mal supporté nos quelques gueuletons occidentaux (fondue savoyarde, gnochi au gorgonzola puis au pesto, tartes au chocolat ou au citron...) nous avons pris davantage de temps pour nous reposer et jouer à Casita en attendant nos visas thailandais, ce qui nous a bien convenu, avouons-le !
 
Néanmoins, nous avons visité le restaurant d’application de l’association « Pour un Sourire d’Enfant » (PSE), parce que cela faisait partie de nos priorités. Le restaurant a impressionné Loane, pas très habituée au service à la française. « C’est classe ! ». Cette association a créé une école pour scolariser les enfants qui travaillent sur la décharge de la capitale. Avec le temps, la nécessité est apparue de proposer une formation professionnelle à ces enfants devenus grands. C’est ainsi que progressivement, PSE a développé une école hôtelière, puis des formations de mécanicien, d’enseignant, d’esthéticienne et autres, au fur et à mesure des demandes et besoins des étudiants. Aujourd’hui, plus d’une dizaine de métiers sont proposés et les diplômés s’insèrent avec succès sur le marché de l’emploi.
 
Outre le succès de cette association, nous avions envie de découvrir aussi les fondateurs. C’est chose faite, en partie. En effet, le livre « Quatre enfants et un rêve » raconte le périple de cette famille française partie dans les années 70 en camping-car, pour un voyage jusqu’en Inde et retour. Ce sont les parents qui, à leur retraite, se sont installés au Cambodge et ont créé PSE. Tout cela nous a évidemment beaucoup émus et considérablement inspirés ! En savoir plus sur Pour un Sourire d'Enfant et y contribuer : Site officiel PSE.
Dans un tout autre registre, mais avec autant d’intérêt, nous avons visité le musée du génocide Khmer Rouge. C’est en fait l’ancienne école, devenue le camp de détention et de torture S21, qui tient lieu de musée où sont visibles les portraits, les chambres et cellules ainsi que les explications sur les exactions commises par les Khmers Rouges envers les détenus. C’est dans le silence que nous avons pris la mesure de l’horreur, dont nous avons ensuite discuté amplement en famille. Pour mieux comprendre les faits, nous avons également lu deux ouvrages remarquables, deux récits bouleversants : « Tu vivras mon fils » et « D’abord, ils ont tué mon père ». Après les avoir lus, Loane nous a encore posé plusieurs questions. C’est aussi ça le voyage et l’école autour du monde. Découvrir l’histoire contemporaine telle qu’on ne l’apprend pas à l’école, parce que ce n’est pas au programme.
Voyager dans ce pays, y voir concrètement les mutilés et l’absence d’une génération entière, nous permet de mieux comprendre ce que des mots abstraits ne parvenaient pas à nous faire entendre. Le Cambodge a souffert et souffre encore des séquelles d’une période de traumatisme, qui date d’avant-hier. Pourtant, sa population est parmi les plus souriantes et les plus touchantes que nous ayons rencontrées. Faciles d’accès, malgré la barrière de la langue, les cambodgiens nous ont plus et émus. Ils bossent. Ils construisent. Ils espèrent. C’est peut-être la puissance de cet espoir que l’on perçoit distinctement chez chacun d’entre eux et qui nous touche aussi profondément.
 
Otress Beach
La plage est sauvage. La mer est belle. Les alentours très peu aménagés. Le coin est un petit paradis. Pourtant, les méduses ont refroidi notre ardeur à nous jeter à l’eau, les puces de sable nous ont dégoûté du sable et la mine parfois déconfite des tenanciers de gargotes et autres guest house, contraints à fermer boutique parce les terrains sont vendus pour accueillir un projet d’aménagement d’une promenade le long de la plage nous a un peu découragés. Cela dit, les enfants ont profité du kayak loué un après-midi et l’endroit était plutôt sympa pour clore la découverte de ce Cambodge que nous avons beaucoup aimé.
 
A suivre : Thailande
Chemin parcouru

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