En route pour le Nord
Nous faisons escale à la Cumbre, environ 100 km au Nord de Cordoba, par curiosité. Nos amis d’Ayabombe ayant eu un coup de cœur pour cet endroit, nous voulions le voir. Ce fut l’occasion de rencontrer la famille Carrizo. Lui est ancien footballeur professionnel. Il a joué dans l’équipe de la Boca et fait quelques passes à un certain Diego Maradona, très connu dans la région… et plus loin aussi il paraît ! Il faut dire qu’avec la taille de notre culture footbalistique et notre intérêt pour ce sport aussi grand que pour la croissance des invertébrés sur la panète Mars, nous éprouvions quelques craintes et a priori… Eh bien, d’une part nous avons rencontré une famille très sympa, mais en plus nous avons été impressionnés par le projet qu’ils ont développé dans cete petite ville. Achetant 15 hectares, ils ont créé un terrain de foot et diverses installations sportives dont jouissent les locaux. Cette visite fut aussi pour nous l’occasion de goûter au mate, boisson nationale culte. Sorte d’infusion plutôt amère, ce n’est ni du thé, ni notre tasse de thé…
A La Cumbre, nous rencontrons aussi un valaisan, Philippe et sa femme Elva, bolivienne ayant vécu en Argentine. Là aussi, nous avons été impressionnés par la taille de leur projet : un café-théâtre à La Cumbre, le Bémol Café. Charmé par leur accueil et leur chaleur, nous avons passé avec eux une belle journée à parler français pour le plus grand plaisir de tous !
Plus loin sur la route, notre coup de cœur fut pour San Marcos de la Sierra, un petit village à orientation nature, soin, détente. Ambiance bohème, artisanat en tous genres et petite rivière bucolique. Nous sommes restés quelques jours en compagnie des chevaux à profiter de la quiétude de l’endroit. Seul bémol : au cours d’une expédition « recherche de bois de feu », Zoé s’est planté une épine d’accacia de 5 bon centimètres dans le pied. Elle fut rapatriée à Casita par Max et Loane qui l’ont portée à tour de rôle, tandis que ses pleurs faisaient office de sirène.
Avant d’arriver à Salta, nous avons découvert la quebrada de Cafayate, une vallée magnifique, faite de canyons rouges et ocres, dont les couleurs et les sculptures naturelles sont saisissantes. Tantôt au Far West, tantôt en Capadoce, on sillone de massifs en reliefs, ébahis par tant de beauté.
Salta fut une halte technique harmonieuse. La ville est très jolie et mérite qu’on s’y promène, quant à son camping municipal, il a sa réputation : il possède une piscine dont on dirait qu’elle mesure 1 hectare et c’est le lieu où rencontrer d’autres voyageurs. Nous nous y sommes donc arrêtés quelques jours, le temps de faire réparer en ville notre appareil photo.
La vallée de Humahuaca et le Paso de Jama furent nos dernières découvertes géologiques et naturelles de l’Argentine, en attendant que nous y revenions en octobre, pour profiter des chutes d’Iguascu et des baleines. A Purmamarca, les montagnes sont des œuvres d’art. Colorées de cinq à sept couleurs, elles semblent avoir été décorées par quelque artiste inspiré, dont certains s’empressent de rappeler qu’il s’appelle Dieu… Dans tous les cas, l’œuvre de la nature est réussie et nos yeux brillent encore de l’éclat que ces merveilles y ont fait naître.
Le Paso de Jama se devait d’être magnifique aussi. Malheureusement, au moment de l’ascension, un brouillard épais nous permettait à peine de distinguer la route, alors, les paysages… Pour pouvoir en profiter, nous nous sommes arrêtés sur les bas côtés de la route et laissé passer la nuit, en espérant découvrir un temps plus clément le lendemain. Au réveil, nous découvrons que nous avons dormi à 4'200 mètres, ce qui explique le mal de tête dont nous souffrons. En revanche, le ciel est dégagé. Nous sillonons alors dans le haut plateau, découvrant des paysages qui rappellent ceux du Tibet et ceux de Namibie à la fois. Inhabités, austères, rudes, ils sont surprenants autant qu’oppressants. Certes les couleurs sont étonnantes et les Salinas Grandes éblouissantes, mais tout cela nous laisse un goût sec dans la gorge. C’est vide. De tout. Décidément, la montagne ne nous gagne pas… C’est comme ça.
Sur le salar, les enfants prennent possession de l’appareil photo et font leurs premières images ludiques. Ils se réjouissent du salar d’Uyuni en Bolivie, pour donner libre cours à leur imagination. Mais déjà ils sont fiers de leurs photos. Ca donne, comme ils disent !