Avril 2010. Chine : Tibet et Yunan
OUF ! C’est fait ! Nous avons franchi l’Himalaya... et atteint toutes sortes de sommets... Des cimes de l’Everest aux gorges du Yunnan, nous avons connu les pics d’angoisse et les creux de l’âme. La nature nous a arraché des larmes d’émerveillement et la nature humaine nous a fait pleuré de dépit. Nous avons compris qu’on pouvait manquer d’air sans toujours manquer d’oxygène. Nous avons passé des cols en grimpant les tours. Nous avons pris des coups comme nous avons manqué de tordre d’autres cous. Nous avons tenu le coup, mais nous avons encore mal au cou. Voici le récit d’une aventure humaine, qui pourrait un jour remplacer KohLantha...
L’épopée Himalayenne
Si nous avions décidé de ne garder que le meilleur de cette aventure, nous vous offririons ci-dessous des images, sans commentaires. Splendides paysages, visages émouvants, panoramas à couper le souffle, altitudes vertigineuses, temples époustouflants, yacks poilus et autres ruelles pittoresques. L’image. Belle. Attirante. Séduisante. L’image qui parle est censée tout dire, pour ceux qui ne veulent rien dire. Mais l’image sans ses mots, c’est l’image sans les maux qui l’habitent et la rendent vivante. Une apparence. Notre voyage nous emmène derrière les apparences. « Découvrir le monde en famille ». Lever la couverture et regarder ce qui se cache. Vivre le monde par nos cinq ou six sens et laisser au loin les images de télévisions stéréotypées. Voyager ainsi nous rend vulnérables. Nous prenons le risque de recevoir en pleine figure et en plein coeur des informations ou des émotions auxquelles nous ne sommes pas préparés, pas réceptifs dans un premier temps. Mais c’est le moyen pour nous de nous imprégner. Pour mieux nous souvenir, mieux comprendre. Alors notre voyage devient notre voyage intérieur, celui qui nous ouvre le coeur malgré les blessures qu’il encaisse...
 
Si nous avions choisi de ne garder que le pire, vous ne verriez ici que du texte. Un récit brut, le reflet d’un vécu, filtré par nos perceptions et teinté de nos émotions. En Chine, discours officiel et réalité quotidienne semblent souvent contradictoires. Il y a d’un côté la façade, l’image, le désir de plaire et de convaincre avec l’intention de faire bien. De l’autre, il y a ce qui manque, le vide, les limites, la frustration et l’incapacité à faire ce qui est dit. Puisse le récit qui suit vous faire vivre ce contraste, au fil des images et des mots.
 
Le programme
Pour voyager en Chine avec son propre véhicule, il est nécessaire de faire organiser le périple par une agence de voyage chinoise. Pour savoir quelle agence éviter et pourquoi, consultez nos infos pratiques. L’agence prépare l’itinéraire, demande les autorisations, encaisse le prix du voyage et met à disposition un guide national. Dans tous les cas, restez le plus éloigné possible de l’agence chinoise NAVO. Le programme : entrée le 14 avril au Tibet par la frontière Népalaise. Sortie le 4 mai vers le Laos, par la province du Yunnan. 21 jours. 6'000 km. Entre 200 et 400 km par jour de route de montagne, avec des cols à 5'200 mètres. Nous avons des délais à respecter, sous peine de sanctions : amende, expulsion ou prison. Les choses sont claires. Le stress est palpable dès le début, même si chacun essaie de « s’en foutre »... Nous avons des autorisations pour certains sites. Nous ne pourrons pas nous arrêter où bon nous semble, mais seulement là où c’est prévu. Le guide est le garant du respect de ce programme. Il est sous stress intense dès le premier jour. Il a même viré au vert le jour où nous avons visité un monastère tibétain non inclus dans notre itinéraire. Nous avons dû déguerpir comme des voleurs, sous les rires des policiers amusés de l’affolement de notre guide.
Le guide.
La présence d’un guide à nos côtés est obligatoire tout au long du parcours. Nous devons le nourrir et le loger, le prix n’étant pas inclus dans le forfait. Le nôtre s’appelle Chen. Il deviendra malgré lui le tampon entre l’agence et notre groupe, tiraillé entre une réalité du terrain et des exigences administratives. Il sera aussi l’otage ou le bouc émissaire qui encaissera les coups de gueule quotidiens d’un équipage sous tension maximale.
 
Les véhicules
D’un côté, un éléphant de 13 tonnes. Haut sur pattes, il en impose et s’amuse des ornières, des passages à gué et des pierres sur la route. Il aime se rouler dans la boue et se faire masser sur les pistes, qu’il traverse à bonne allure. Mais s’il a l’air tout terrain comme ça, son rythme ralentit franchement dès que la pente se renforce. Sur les bonnes routes, il plafonne à moyenne allure. En montagne, il frissonne devant les ponts limités à 10 tonnes et cherche en vain à baisser la tête face aux rochers surplombant la chaussée, dans lesquels il lui arrive de se coincer. Avec son dos, il arrache des fils, qu’il laisse retomber derrière lui, sans toujours causer de dommages. Dans les rues et dans les villes, il est mal accueilli. Il encombre et bloque ceux qui circulent autour de lui. En compensation, il offre volontiers sa force pour remorquer ici un trax, là une tortue. Il se sent alors utile et oublie que parfois, il dort dehors, parce que trop gros pour s’abriter. S’il affectionne les petites voitures au point de s’y frotter de trop près, il exècre ses semblables. Il klaxonne et s’emporte contre ceux qui lui arrachent le porte-à-faux, mais plus souvent, il s’arrête et attend, qu’une solution lui ouvre le passage d’une voie trop étroite. Equipé de chaussures spéciales, il écrase les cailloux sans le moindre remord, mais se met en travers dès les premières gouttes d’eau ou cristaux de neige. C’est peut-être pour ça qu’il rêve de hors piste, sur tous ces kilomètres de route...
 
De l’autre côté, une tortue et ses 10 cm de garde au sol. Etroite et légère, elle se glisse avec aisance sur les routes sinueuses, comme dans les petites ruelles. Constante, elle avance à son rythme qui ne varie guère en fonction des pentes. Avec ses chaussons tout neufs, elle rigole sous la pluie. Elle peut même si elle le veut, revêtir ses chaînes pour affronter la neige. En montagne, elle cède le passage à qui veut la croiser. Courageuse, elle affronte la piste et traverse les rivières, mais elle déteste frotter son ventre sur le sol boueux et se griffer le nombril contre les cailloux. C’est qu’elle s’est planté le museau dans un sol vaseux et n’a guère apprécié de se faire tirer par la queue. Du coup, il lui arrive de refuser d’avancer plutôt que de se risquer sur des terrains hostiles. Elle préfère assurer le coup et arriver au bout. Plutôt jeunette, elle n’a pas connu les carburants d’antan et digère plutôt mal les saletés dans le diesel. Alors, elle hoquette et puis s’arrête, jusqu’à ce qu’on lui offre un tout nouveau filtre. Patiente et endurante, elle n’a pas de prétention, mais elle s’offusque si on la traite de sale bête. Elle n’aime pas faire la course, même si les lièvres et les autres bêtes aiment la mettre au défi. Elle suit sa route, qu’elle tient plutôt bien...
Le groupe
L’équipage est composé de la famille d’Angaleo et de la nôtre. Deux familles en voyage autour du monde, pendant trois ans, en véhicule, en suivant grosso modo la même route. 7 enfants âgés de 3 à 13 ans avec la même envie de jouer ensemble. En apparence, les membres du groupe ont de nombreuses similitudes. Mais en Chine, nous l’avons dit, les apparences sont trompeuses... Le groupe, c’est 4 adultes voyageurs indépendants, volontaires et engagés, avec leur lot de vertige, claustrophobie, angoisses, frustrations, valeurs et besoin d’adrénaline ou de sécurité. Ils ont chacun leurs habitudes, leurs croyances, leurs peurs, leurs envies. Dans la réalité des conditions difficiles voire extrêmes, il y aura toutes les différences à gérer et autant à digérer.
Les routes
« La Chine est un grand chantier » nous a-t-on dit. C’est vrai, les Chinois construisent des routes partout, nous l’avions déjà remarqué en Afrique. Partout ? Sauf au Tibet ! Inquiétés par les distances à parcourir chaque jour (entre 200 et 400 km avec des camions sur des routes de montagne), nous avions demandé à plusieurs reprises à l’agence de s’assurer de la faisabilité du programme. On nous avait alors répondu : « c’est des bonnes routes, aussi de l’autoroute ». C’est aussi ce que pensait Max, avant de découvrir une réalité bien plus inquiétante. Les bonnes routes sont en fait des pistes de montagne, souvent encombrées ou obstruées. Tantôt, ce sont les rochers trop bas qui bloquent la voie, tantôt, c’est l’étroitesse de la piste qui empêche de croiser, quand ce ne sont pas les passages à gué, les centaines de mètres boueux, glissants et défoncés par les camions qui nous contraignent à rouler en équilibre sur le sommet des ornières, la roue à 5 cm du vide !! Evidemment, il y a aussi les ponts interdits aux poids lourds, les éboulements, la neige parfois, l’absence systématique de barrière malgré les bords de la piste qui s’affaissent. Et puis, il y a les tronçons où il n’y a plus rien : ce n’est pas encore une route, ce n’est déjà plus une piste, en fait c’est un chantier où se mélangent pierres, rochers, boue et eau... Nous ne savons pas comment nous avons passé. Souvent les yeux fermés, la respiration bloquée et les mâchoires serrées. Nous n’avons rien cassé. Mais nous avons pleuré. Véro, tétanisée dans la capucine a passé des jours et des nuits à attendre que ça finisse. Incapable de regarder dehors, paralysée, horrifiée, elle a occupé les enfants qui se sont occupés d’elle. Thierry, au volant, a passé les obstacles les uns après les autres, reprenant son souffle entre chaque. 12 heures de tension extrême au volant. 12 heures de tension extrême dans la cellule.
 
Parfois, la pression était trop forte et des larmes coulaient derrière les lunettes de soleil. Mais on avançait. Parce qu’il fallait avancer. Même si chaque jour nous avions davantage peur de ce que le lendemain nous réservait. Même s’il nous est arrivé en secret d’avoir envie de mourir plutôt que de continuer... Parfois, ce sont les autres véhicules qui ont apporté des complications supplémentaires. Il y a eu le camion en panne au milieu de la piste, mais qui laisse la place de passer à sa gauche pour autant que l’on accepte de rouler avec la moitié du pneu dans le vide. Il y a eu le trax en perdition, sans frein et sans moteur, sur une piste sans nom et sans issue. A la descente, il lui faut planter sa pelle dans le sol pour freiner et à la montée se faire pousser par un second trax qui l’escorte jusqu’à destination. Ils sont là tous les deux devant nous, là où il est impossible de croiser, de faire demi-tour et encore moins marche arrière ! Tout comme ce cortège de camion, que nous croiserons plusieurs centaines de kilomètres plus loin, là où il a été nécessaire, pour passer, d’élargir la route en balançant littéralement des rochers de de la taille d'une tente igloo en bas de la falaise. Il y aussi eu le camion renversé dans l’épingle à cheveu de la route de montagne, contraignant les plus téméraires à couper à travers champ sur une piste improvisée de 400 mètres et les plus patients à attendre l’arrivée d’un trax pour agrandir la route et libérer le passage. C’est là que nous serons sortis d’affaires par un groupe d’une trentaine de personnes qui a poussé Casita à la force des bras, tandis que nous avions posé le châssis dans la boue. Beau moment. Et puis... et puis...
 
Et puis, les bonnes routes en bitume troué, et puis les belles autoroutes bosselées, et puis, parfois, de splendides routes sorties de nulle part, dans un paysage surréaliste, où l’on apprécie la vie, l’amour, les gens et même tous ceux qu’on déteste !!
Chinoiseries
Nous connaissions de nombreuses expressions toutes faites : « arrête tes chinoiseries », « c’est du chinois », « quel casse-tête chinois », etc. Voyager en Chine nous a permis d’en saisir l’origine. A la douane d’entrée, nous avons compris qu’à la question « pourquoi ?» nous ne recevrions dorénavant qu’une réponse unique : « c’est la procédure ».
 
Il en a été ainsi par exemple, lorsque nous avons été stoppés net devant la ligne marquant la frontière népalo-chinoise et qu’un jeune playboy, torse nu sous son blouson noir ouvert, ordonne à Véro et aux enfants de traverser le pont à pied. Vous venez de rencontrer le responsable du passage de la ligne frontière. Idem, de l’autre côté du pont : il a fallu manoeuvrer trois fois les deux véhicules pour parquer selon les exigences du commandant en chef douanier, qui tenait absolument à ce que nous soyons 20 cm plus à gauche... sans aucune raison apparente ! Et puis, nous avons eu notre cours de code de la route, le contrôle technique de Casita et les nombreux contrôles de police, pointilleux et suspicieux à chaque fois qu’ils vérifiaient l’intégralité du dossier de voyage de notre guide Chen, transpirant et soupirant.
Altitude et climat
Nous avons passé des cols à 5250 mètres d’altitude. Des cols magiques. Des cols mythiques. Nous avons dormi plusieurs nuits à plus de 4'000 mètres. Sans assez d’oxygène. Par chance, nous avons bien supporté l’altitude. Elle ne nous inquiétait pas d’ailleurs. C’est déjà ça. En revanche, nous avons été inquiets pour nos coéquipiers. Catherine et ses enfants ont passé quelques nuits blanches sous le masque à oxygène. Par chance, ils n’ont pas connu de troubles graves. Mais le risque planait et l’inquiétude et le malaise étaient palpables, jusqu’à ce que nous quittions les hauts plateaux tibétains. Quant au climat, nous avons passé de l’été népalais, à l’hiver en trois jours. La température a chuté juste en dessous de 0°C. C’est à ce moment que notre chauffage nous a fait défaut ! Pas d’eau chaude. Pas de chauffage. Par chance, la température à l’intérieur de Casita n’est pas descendue en-dessous de 7°C et le problème fut vite résolu : un jour pour démonter toute l’installation et nettoyer la pompe du Webasto. Ca tombait bien, on avait justement besoin de repos ! Plus tard, nous avons eu de la neige, pour le plus grand bonheur des enfants qui ont su en profiter bien plus que nous, qui devions prendre une décision : rouler ou attendre ? Les avis divergeaient.
Tibet culturel et politique
A Kathmandou, nous avions décoré la terrasse de Casita avec des drapeaux tibétains. Nous étions plutôt fiers de notre truc. Nous avons finalement dû les enlever avant de nous rendre à la frontière. Tout acte, fait, geste, parole pouvant être interprété comme pro-tibétain est à proscrire au moment d’entrer en Chine libre. « Le problème, c’est à cause du Dalai Lama » nous dit Chen. « Il veut pas revenir. Même les Tibétains ils veulent plus qu’il revienne ». Au fil de la discussion avec Chen, nous apprendrons « qu’il paraît que le Dalai Lama, il mange les enfants lors des fêtes religieuses »... Ca en dit long sur le discours.
 
Aujourd’hui, le Tibet est une sorte de musée vivant. C’est vide. Ca sonne faux. Ca sent faux. Ca rend triste. Nous avons visité le Pothala à Lhassa, capitale du Tibet, avec un guide local. Pour simplifier, disons que c’est le Vatican pour les bouddhistes. Le monument est spectaculaire. Le vide spirituel aussi. Le guide nous a rappelé que nous n’avions pas le droit de nous faire inviter par des Tibétains. Nous n’avons pas le droit non plus de discuter avec eux. Nous en avons fait l’expérience en déambulant dans les rues de Lhassa. A peine nous arrêtions-nous quelques minutes pour regarder un étal, une vitrine ou une façade, les policiers nous priaient de circuler. L’ensemble de la ville est sous surveillance policière. Les caméras sont visibles sur les toits. Nous sentons la filature des policiers en uniformes et en civil. Quelques petites courtes expériences nous ont permis de vérifier que nous étions sous contrôle. « La Chine est un pays libre » nous répète Chen. « Le Tibet, c’est spécial ».
 
Nous nous sommes néanmoins arrêtés dans un village de montagne, pour approcher les gens différemment. Ce fut un bon moment, où nous avons pu échanger des sourires avec ce peuple endurci.
Paysages
Nous avons été subjugués par la beauté des paysages du Tibet, comme celle des rizières du Yunnan. Des sommets à 8'000 mètres aux plaines du haut plateau tibétain, les vues sont prenantes. Où que l’on regarde, la puissance, la grâce, la rudesse de la nature est présente. Les couleurs des lacs sacrés, la blancheur des cimes enneigées, le jaune de certaines plaines, les nuances de gris des roches et rocs... Tout est tranchant. Les maisons et les vêtements nous marquent par leur originalité. Les pantalons des enfants sont décousus dans l’entrejambe pour leur permettre de faire sans rien défaire...
 
Au Yunnan, les célèbres rizières en terrasse sont splendides. La vieille ville de Lijang, reconstruite après un tremblement de terre, offre un dédale de petites ruelles le long de canaux bordés de boutiques en tout genre qui relaxe et détend. Pour la première fois en Chine, nous avons été sous le charme. Car pour le reste, il faut bien le dire, la Chine a peu de charme. Elle a quelques merveilles.
La Chine
La Chine attire par son mystère, sa grandeur, sa puissance. Elle intrigue. C’est frime de dire « je suis allé en Chine ». Elle intéresse aussi pour ses opportunités d’investissement, son marché. La Chine que nous avons visitée n’est pas représentative de la Chine tout entière. Nous avons vu 2 provinces. Il y en a 33 ! Se faire une idée de la Chine sur cela est aussi absurde que de réduire la Suisse au Jura et Appenzel. Cependant, voici ce que nous avons vu. Les villes faites de grandes artères vides et perpendiculaires n’ont d’intérêt que la propreté apparente qu’elles parviennent à conserver. Les innombrables commerces chinois sont consternants de banalité et de futilité. Il n’y a rien qui vaille le détour. Tout y est de qualité médiocre, fait de plastique, léger et inutile. Un chargeur 12 V pour un téléphone portable coûte 5 euros. « C’est pas cher » nous dit Chen. Si ! Ca l’est. Parce que pour une année je devrais en acheter 180 pièces. Après 2 jours, il a fondu !
 
C’est ça la Chine que nous avons vécue. Des produits, des vitrines, de la musique, des animations commerciales dans les rues et dedans ? du vide ! Attirés par un supermarché, nous en avons fait le tour en trois minutes. Il n’y a rien à vendre à l’intérieur. Tout est à acheter. Pardon. A jeter. La Chine produit du prêt à acheter, qu’elle jette sans vergogne. Au fil des jours, c’est déprimant. La mode vestimentaire a l’avantage d’être drôle, quoique vulgaire. Prenez tout ce dont vous vous êtes débarrassé depuis vos 15 ans : les minishorts des années 60, les couleurs fluos des années 80, les jambières des années 70, les T-Shirt de vos idoles de BD, passez chez un coiffeur actuel, ajoutez un bas résille sur les avants bras et c’est parti ! N’oubliez pas d’avoir avec vous 2 ou 3 téléphones portables. C’est bon, vous pouvez enfourcher votre scooter électrique et sortir frimer. Pour les restos, c’est assez simple.
 
La décoration est la même que vous trouvez dans les WC publics occidentaux : du carrelage sale et gras. On y ajoute en général des tables couvertes de nappes en plastique jetables et une odeur écoeurante. Les plus branchés font pendre la viande au plafond. On voit ainsi des cochons pendus et séchés, ou des morceaux de yacks dont on peine à distinguer la nature. Difficile de garder l’appétit dans ces conditions. Les amateurs de poissons sont en revanche gâtés, puisqu’il est possible de choisir son poisson dans l’aquarium, de le pêcher à l’épuisette et de le voir se faire trancher en trois gros morceaux qui sont ensuite jetés tels quels dans le bouillon que l’on vous sert 5 minutes plus tard. Ici, pas de doute sur la partie que vous mangez : la tête, la queue et le corps sont intacts ! Nous sommes restés au régime végétarien.
 
Le bouquet
Enfin, à titre anecdotique, si vous deviez faire un tour aux chiottes, réfléchissez avant ! Le système est simple : des cloisons de 1m30 séparent chaque cabine sans porte. Vous entrez dans la cabine où vous découvrez un canal légèrement en pente qui traverse chaque cabine. Selon où vous êtes, vous aurez donc le plaisir de voir passer sous vos pieds les matières laissées par votre voisin, que vous aurez au préalable clairement entendu pousser à se faire péter... les tempes ! Si l’idée vous prenait de vous relever, vous l’apercevriez alors, accroupi le cul à l’air, la clope en main, en pleine action. Tout comme vous verront d’ailleurs ceux qui passeront devant votre cabine (toujours sans porte) pour aller se laver les mains... Mais ne vous inquiétez pas. Il est rare qu’une merde passe dans le canal au moment où vous déposez votre propre chose. La raison est simple. Dans ce grand merdier à porte ouverte, l’usage de la cabine est somme toute assez inutile et il est fréquent que les merdes jonchent le sol, un peu partout dans l’espace... non éclairé ! Ainsi, si St-Merdeur veille sur vous et que vous parvenez à chier ou uriner sans vous en mettre plein les pieds, sachez que vos vêtements trahiront irrémédiablement le lieu de votre brève escapade, comme le font ceux du fumeur sorti discrètement fumer sa clope sur le balcon...
Nos photos ci-jointes montrent le concept... les WC en question étaient fermés au public, nous en avons profité pour faire des photos !!
 
Notre vie quotidienne
Nous avons roulé entre 6 et 12 heures par jour pendant 30 jours. Nous avons fait de notre mieux pour tout gérer, tout supporter. Honnêtement, à ce jour, cette expérience est la plus rude que nous ayons eue. Parce qu’elle a cumulé toutes sortes de difficultés et d’épreuves. Aussi, parce qu’elle n’était pas prévue. Pas comme ça. Ce n’était pas ce que nous voulions. L’agence NAVO nous a fourni de fausses informations sur l’état des routes, sans jamais admettre que les routes du Tibet sont pour la plupart des pistes périlleuses en très mauvais état. NAVO est plus pressée d’encaisser que d’assurer notre sécurité et notre satisfaction. Chen lui-même reconnaît que NAVO ne s’est pas montré professionnel dans la préparation du voyage. Il en a souffert comme en témoignent ses cris dans Casita, les bleus sur la cuisse de Véro lorsqu’il la serrait dans les passages critiques et les larmes qu’il a versées lui aussi à quelques reprises. Si nous avions su, nous n’aurions pas fait ce chemin. C’est certain.
 
Au milieu de tout cela, nous nous sommes accordé le droit à un après-midi off, afin de célébrer dignement les 8 ans de Zoé. Chen a saisi l’occasion pour lui faire préparer un gâteau aux fruits décoré d’un « Joyeux Anniversaire Joe » et de couronnes de princesse ! Un immense merci Chen ! Cela fait partie de nos bons souvenirs.
 
A suivre
Nous sommes arrivés au Laos depuis 3 jours. Il a suffi de 50 kilomètres pour être séduits par ce pays, ses habitants, ses constructions, ses sourires, sa gentillesse, son calme, son charme, sa douceur... Nous avons décidé de nous reposer.
Chemin parcouru

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