1ère Partie. Nord Laos et Thailande du Nord-Est
 
Les mois se suivent et ne se ressemblent pas, fort heureusement ! Nous découvrons depuis quelques temps l’infime distance qui sépare l’enfer du paradis et, pour être honnête, nous avons souvent l’impression de nous promener dans les jardins du second... Voici en textes et en images, comment le Sud-Est asiatique parvient à réchauffer nos coeurs et réactualiser notre bonne humeur...
 
Laos : des airs d’Afrique...
Dans la partie Nord du Laos, nous avons immédiatement succombé au charme des paysages et des villages que nous avons traversés. Constructions en bois, maisons sur pilotis aux toits de paille ou de palmes tressées, douche commune et en plein air à l’entrée du village, siestes prolongées à l’ombre des demeures meublées d’un simple poste de télévision, sourires d’enfants, sourires de grands et grands sourires nous ont rappelé les beaux moments d’Ethiopie, du Malawi et de cette Afrique que nous avons tant aimé. Ici, les couleurs de la terre, la douce nonchalance des habitants et la sérénité qu’apporte le strict nécessaire dépourvu de superflu offre aux habitants et aux paysages un charme particulier que nous dégustons avec délice.
Mai-Juin 2010 : Laos
 

Warterfalls de Xiangsi
Après avoir goûté quelques jours à la fraîcheur d’une piscine d’hôtel, nous avons voulu tester les Waterfalls. A 30 km au Sud de Luang Prabang, nous découvrons une pure merveille de la nature. Des chutes d’eau forment une série de piscines naturelles couleur turquoise, bordées de végétation tropicale. Par 37° C à l’ombre, nous nous jetons avec enchantement dans ces bassins de fraîcheur. Il y en a pour tous les goûts : les enfants ont aimé le tronc flottant du premier bassin et la corde pendue à l’arbre qui permet de jouer à Tarzan avant de se laisser tomber à l’eau. Véro et Thierry ont apprécié les mini jacuzzi-massages que forment certaines chutes. L’endroit est paradisiaque. Pour les yeux. Pour le corps. Pour le cœur.
 
Sur la route de Luang Prabang à Vang Vieng C’est beau. Nous sommes dans cette Asie dont on voit si souvent des illustrations sans se rendre compte qu’elles sont le simple reflet de la nature authentique. Les montagnes rondes, dont la base ou le sommet se couvre de brume selon l’horaire et le lieu, laissant apparaître des flux d’humidité glisser entre les collines et couvrir les rizières et autres plantations.
 
Quand on s’arrête, ce sont les papillons qui nous en mettent plein les yeux : il y en a de toutes les couleurs, de toutes les formes et de toutes les tailles. Splendides. Et puis, au milieu de nulle part, une aire d’arrêt, dans un virage au milieu de la montagne. WC et douches à disposition, électricité. Une aire camping-car idéale, sans camping-car et sans personne. Le paradis ne doit pas être très loin d’ici…
 
Sur la route, on voit des stands. On s’arrête pour voir le contenu des étals : plein de bonnes choses pour non-végétariens ! Ici, on mange de tout : le chien, le chat et les sauterelles bien sûr, mais aussi, les cafards en apéro, la tête de poule à crête dorée, les oiseaux juste plumés, la chauve-souris embrochée, les grenouilles intégrales et recroquevillées, la tête de porc le sourire en groin, l’écureuil écartelé la langue pendante, le rat format hérisson bien grillé… C’est en s’arrêtant à l’un de ces stands que nous avons fait la connaissance de Nancy. Repérant nos plaques vaudoises, elle a bondi hors de sa voiture pour venir nous saluer et nous inviter chez elle à Vientiane, où elle est seule la semaines avec ses trois garçons, son mari travaillant plus au Sud. Le rendez-vous est pris.
Luang Prabang : la ville carte postale
La ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est jolie comme tout, il faut le dire. Lovée le long du Mékong que nous découvrons pour la première fois, la ville brille de l’éclat de ses nombreux monastères et temples boudhistes. Escale reposante et appaisante, elle vous retient volontiers en otage si vous pensiez n’y faire qu’un jour…
 
Nous avons bivouaqué le long du paisible ruban brun qu’est le Mékong, juste en face de THE adresse incontournable de la ville : Pizza Sasa ! Arrivés là par hasard, nous y sommes restés par gourmandise. Nous avons d’abord dégusté ce qui semble au novice être la spécialité des lieux : LA pizza au feu de bois ! Une vraie pizza 3 fromages, accompagnée de vraie salade verte avec vraie vinaigrette ! Bienvenue chez Séb et Anne, deux français qui ont voyagé 5 ans en Asie avant de s’installer là avec leur fille Elise de 10 ans. Après la pizza, Thierry et Véro se sont régalés de la compagnie de Séb et de ses récits sur leur voyage, leurs expériences et leur installation au Laos. Impliqué dans les ONG locales, il nous raconte le mode de vie lao, les habitudes alimentaires, les mœurs, les traditions, la sieste, le rythme, le chef du village… Les enfants ont joué avec Elise et sont revenus émerveillés : « la chambre d’Elise elle est hyper grande et la maison elle est vraiment trop belle ! »
 
A Pizza Sasa le charme et l’amitié opèrent, les habitués viennent chaque jour, prendre un verre au bar ou se remplir la panse. On se surprend alors à demander des nouvelles d’un petit chaton dont l’état de santé paraît plus inquiétant que la situation politique en Thailande… C’est comme ça qu’on se laisse imperceptiblement glisser dans ce bonheur simple et sans prétention que vous offre le Laos. Des amis, du bon temps et de la chaleur dans les sourires et les discussions autant que dans le climat. Merci Séb, Anne et Elise.
Vangh-Vieng : un cept très con !
Si la route qui mène là est majestueuse, tout comme les montagnes en forme de pain de sucre qui l’encerclent, la ville elle-même offre un spectacle qui échappe à tout entendement. Des routards de toute nationalité se promènent dans la ville en maillot de bain, sinon bikini. Affalés devant les télévisions des terasses, ils tentent de cuver leurs soirées arrosées en stimulant leurs neurones grâce aux séries débiles de toutes nationalités elles aussi… Qu’est-ce qu’un cept très con ? Ce n’est rien, même pas un concept et c’est con. Tout Vang Vieng !
 
Vientiane : une capitale de dimension humaine
La ville est très modeste. Quelques temples à visiter et des amitiés à créer. C’est là que nous retrouvons Nancy et ses fils Yann, 14 ans, Eloy et Natanaël, 11 ans. Avec son mari, Nancy a vécu 15 ans en Asie, loin de leur Suisse natale : Inde, Bhoutan, Vietnam et maintenant Laos. Elle nous accueille dans sa maison et nous met à disposition 2 chambres climatisées et tout l’espace disponible pour lire des piles d’Hebdo, faire école au frais, jouer un peu à la Play Station, faire la lessive et profiter de sa succulente cuisine et de celle de leur meban (nounou) … Nous restons 3 jours chez elle. Nous bavardons, racontons nos expériences, comparons, remémorrons et gueuletons... Soirée pain-fromage, un vrai délire ! Ces trois jours ont filé sans que nous ne les voyons passer. Mais notre autorisation de séjour gratuit au Loas arrivant à expiration, nous avons à regret quitté notre hôte et avec elle le Laos, momentanément. Encore mille mercis à toi Nancy et à vous les enfants. Décidément, au Laos, ce ne sont pas que les Laotiens qui ont le sourire aux lèvres...
Thailande : brève escapade
En tant que ressortissants suisses, nous pouvons séjourner 15 jours au Laos sans visa et gratuitement. La Thailande offre la même chose à tout le monde. Du coup, nous avons choisi de descendre du Nord au Sud en passant du Laos à la Thailande et retour, chaque 15 jours. Itinéraire parfait pour profiter du Nord et du Sud Laos et s’approvisionner entre deux. Le pied !
 
A notre arrivée en Thailande, nous faisons tous les pleins : Carrefour et Big C remplissent notre frigo et nos armoires, les stations-services nous permettent de refaire le plein de gas GPL sans difficulté, un frigoriste remplit le gas de notre climatisation, tandis qu’un TOA nous permet d’acheter moult tubes de silicone pour refaire l’étanchéité de notre toit... Le premier soir, nous découvrons un groupe de break-danseurs en plein entraînement. Nous restons à admirer leurs prouesses puis assistons à la battle en public qu’ils organisent. Max a les jambes et les bras qui le démangent, mais n’ose pas se lancer. Nous resterons sur place un jour de plus pour lui permettre de faire quelques pas et acrobaties le lendemain aux côtés des ces jeunes qui passent toutes leurs soirées au même endroit, loin des consoles de jeu et autres ordinateurs. Nous découvrons donc une Thailande très hospitalière, très occidentalisée et parfaitement équipée.
 
Les routes sont en excellent état et tout devient très très simple pour nous. Le plein d’eau se fait n’importe où et nous pouvons aisément nous brancher à l’électricité, ce qui nous permet de maintenir du froid dans le frigo... En outre, nous avons désormais installé un rideau de douche extérieur et toute une série de ventilateurs à l’intérieur. Tout cela nous permet de profiter de la chaleur étouffante sans en souffrir trop. Ainsi parés, avec une Casita qui résiste à l’eau, nous apprécions à leur juste valeur les averses quotidiennes (saison des pluies oblige), qui nous permettent de nous doucher à l’eau fraîche et sans nous soucier d’économiser l’eau... Le débit est phénoménal, jamais nous n’avions connu cela dans notre maison roulante ! Ajoutons à ce tableau idyllique, la gentillesse et la réserve des thai, qui nous fichent une paix royale et nous arrosent simplement de sourires généreux lorsque notre regard croise le leur. En bref, voyager devient relaxant, facile et confortable.
Moral des troupes
Bon si vous en doutiez encore, soyons clairs : le moral va beaucoup, beaucoup mieux. Il va même très bien. Alors s’il nous faut parfois du courage pour supporter les températures accablantes de la région, c’est avec désinvolture que nous relevons le défi, si dérisoire après les épreuves de conduite en Chine. A ce propos, rendons à César ce qui lui appartient : si Thierry a roulé 3 jours consécutifs sur les pistes du Tibet, rompant ainsi la traditionnelle alternance des chauffeurs de Casita, n’allez pas croire que Véro s’est débiné. Elle a rempli sa mission la boule au bide et les yeux loin du vide, conduisant courageusement sur des tronçons qu’elle n’aurait pas même franchi à pieds auparavant...
 
Anecdote : quand le bouddhisme fait bouder.
Alors que nos enfants n’ont pas manifesté de grand dégoût devant les habitudes alimentaires locales, ils se sont montrés assez choqués par la pratique bouddhiste qui consiste à capturer des animaux (oiseaux, poissons, tortues,...) pour les revendre ensuite à ceux qui les libéreront en guise d’offrande...
 
A suivre
Nous allons silloner tranquillement le Sud du Laos...
Retour au Laos : Pakse
Après une dizaine de jours pépères en Thailande, nous avons retrouvé le charme du Laos et des Laotiens. Beaucoup moins développé, ce pays offre néanmoins un confort et une simplicité à voyager que nous apprécions énormément. En outre, son style de vie plus rural et ses villages de cabanes de bois nous plaisent définitivement. Cependant, c’est à Pakse que nous nous sommes arrêtés, pour trouver une connexion internet, une laverie et une piscine pour l’après-midi... Franchement ? On se fait du bien.
2ème Partie. Le Sud Laos
 
Chaud, chaud, chaud... En quête de fraîcheur, nous avons fait le tour des chutes d’eau et des endroits baignables dans le Sud du Laos. Entre deux ploufs, nous avons rencontré de nouveaux voyageurs et admiré les dauphins d’eau douce du Mekong...
 
Pierre noire et serpent
Un immense merci à tous ceux qui ont répondu à notre recherche de pierre noire. C’est Luciano qui nous a fourni la piste la plus pratique en nous donnant le nom d'un site qui livre la pierre noire. C’est en hollande et c’est vachement bien.
Alors voici le lien du site pour ceux qui veulent la commander : http://wmhelp.be/slangenhoofdstuk/slangen_FR.html
 
Le plateau des Boloven
Au Sud du Laos, une boucle de 200 km à l’Est de Pakse fait le tour des plantations Lao et de nombreuses chutes d’eau. Il n’en fallait pas plus pour nous attirer et nous séduire. Nous avons passé plusieurs jours, de paradis en paradis, découvrant chaque jour de nouvelles cascades et rivières permettant de nous tremper et de nous rafraîchir gaiement. De celle qui permet de passer derrière le rideau d’eau à celle qui nous invite à glisser dans les rapides, il y a celle qui nous pousse à sauter à l’eau et d’autres qui nous laissent taquiner l’éléphant.
 
Nous nous amusons en famille et avec les enfants du coin qui viennent passer la fin de l’après-midi dans ces parcs aquatiques naturels. Outre le bonheur de l’eau, il faut préciser que c’est aussi la fraîcheur de l’air et des nuits qui a refroidi notre envie d’avancer plus vite. Loin des 35° C à minuit dans Casita que nous connaissions à Pakse, nous avons joui d’agréables 23°C pendant la nuit. Ah ! Les micro climats ! C’est comme les micro-crédits, la plus belle solution aux problèmes les plus anciens !
 
Si on faisait demi-tour ?
Pour la première fois depuis notre départ, nous nous sommes posé la question sérieusement, à plusieurs reprises... C’était le 12 juin 2010. Nous avons quitté Pakse le matin pour aller au Wat Phou, un ancien temple Khmer à 37 km de là. Après 15 km de route, nous réalisons que nous roulons vers le Nord au lieu du Sud. On fait demi-tour ? Ben oui ! 50 km plus loin , nous n’avons pas encore vu la bifurcation qui devait nous conduire au temple. On fait demi-tour ? Evidemment ! 15 km. Ah ! Voilà, c’était là, à gauche, le panneau était caché sous un arbre. Cette fois, c’est bon. Devant le spectacle inquiétant de l’embarquement sur le bac qui traverse le Mekong, nous nous posons la question : on fait quoi ? Demi-tour, pardi ! Retour sur Pakse, il y a une piste qui passe par l’autre côté du fleuve. Après 8 km de piste en piteux état, la piste principale étant en voie de transformation en route bitumée, nous nous arrêtons. Demi-tour ? Non. Pas cette fois ! Encore 2 km... Et maintenant ? Les passages de boue sont de plus en plus nombreux, profonds et longs. Il reste 15 km à faire et les nuages deviennent menaçants... On fait demi-tour ? OK ! Retour à Pakse... Au total, une journée de route, 150 km au compteur pour un trajet de 37 km et pas de Wat Phou ! Qu’est-ce qu’on fait demain ? Demi-tour ? Non. Ce sera tout droit jusqu’aux 4'000 îles !
4'000 îles
Tout au Sud du Laos, le Mekong effectue des chutes de quelques dizaines de mètres. Avant cela, il se divise en d’innombrables bras parsemés de milliers d’îles et îlots exotiques. L’endroit est sauvagement paradisiaque, déserté des touristes et reposant. Nous avons enfourché des vélos de location pour parcourir l’île de Khone et aller admirer les chutes, puis les dauphins d’eau douce. A peine embarqués sur les frêles pirogues, nous naviguons sur les eaux brunes du fleuve et passons dans les forêts immergées. La scène est irréaliste. Nous sommes dans l’écran TV, grand reportage, en live ! C’est beau. Trop beau pour chercher un synonyme qui ne ferait qu’alourdir la description d’un paysage unique ! A la hauteur de la frontière cambodgienne, les dauphins sont là, préservés, par petits groupes. Et puis, les pirogues locales apportent au paysage les couleurs et le charme de l'authenticité.Tout est parfait.
 
Le Laos : l'autre face.
Loane a eu un coup de foudre pour ce pays. La simplicité, l’amitié, le calme. Elle a craqué et se verrait s’y installer. Nous aussi, nous avons aimé. Beaucoup. Voici cependant quelques aspects qui nous ont attristés :
- La situation des Hmongs. Toujours traqués par les armées lao et vietnamienne, ils meurent à l’abri des regards, reclus dans des forêts tropicales, chassés comme des bêtes et abattus ou emprisonnés sitôt découverts. Voir à ce sujet le reportage de France 2 : "Guerre secrète au Laos", déniché dans les liens d’ailleurs-land.
- L’état inquiétant de la forêt lao. L’abattage des bois précieux se fait de manière abusive sinon anarchique afin d’offrir à nos terrasses occidentales de beaux meubles en tek ou autres. La forêt se mue en Emmental aux trous béants, menaçant tout l’écosystème de la région bien plus gravement que la culture sur brûlis que le gouvernement lao a entrepris de condamner aveuglément.
- La faune sauvage est quasi inexistante. Tout a été chassé et mangé. Quand on se promène, on n’entend guère d’oiseaux. On ne voit aucun animal. La viande de ces animaux sauvages se vend plus chère que celle du boeuf, de l’agneau ou du cochon. Ce n’est plus toujours par nécessité de survie que le lao bouffe la vie sauvage. C’est aussi par habitude, snobisme, bonne manière culturelle...
- La bouffe. Essentiellement composée de viandes en tous genres, il est difficile de manger végétarien et bien. Par chance, quelques restos indiens dans les villes touristiques nous ont sauvé la mise.

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