Gens du voyage
Avant de retrouver plusieurs amis voyageurs, nous avons voulu rencontrer les gens du voyage. Nous nous sommes donc installés un soir sur une aire prévue à leur intention.
A peine arrivés, on nous demande si nous nous sommes perdus… Puis, une fois clarifiées nos intentions, on nous accueille chaleureusement, nous invitant à choisir un site. Un homme dit à Thierry qu’il est chargé d’encaisser 10 euros pour la commune, tarif comprenant site, eau et électricité. Le prix peut être baissé à 5 euros si nous partons de bonne heure le lendemain matin… Une fois installé, Thierry s’en va donc vers l’individu pour payer son dû. Il est intercepté en chemin par un autre résident : « On paie pas, c’est gratuit. Demain, le gars de la commune vient, tu prends une carte pour l’eau et l’électricité. Ca fait environ 3 euros par jour… » C’est bon à savoir. Nous repartirons finalement le lendemain sans avoir vu personne et sans rien consommer.
L’aire est bien aménagée. Chaque famille dispose d’un site avec salle de bain et électricité, plus un carré de gazon ou de gravier C’est propre et pratique, même si très bétonné. Une femme confie à Véro qu’elle apprécie ce type d’infrastructure propre, entretenue et réglementée, gage de tranquilité et de sécurité quand elle rentre de sa journée de travail.
Véro est très à l’aise dans ce milieu. Elle discute ensuite avec les jeunes et les interroge sur la scolarité. Un bus passe chaque matin pour conduire les enfants à l’école. Le lendemain, cinq d’entre eux y grimperont, les vingt autres resteront à gambader autour des caravanes.
Le franc-parler des gens du voyage séduit Véro. Loane est plus désarçonnée quand une fille de son âge la questionne : « T’as déjà eu tes règles toi ? Et ton père, il le sait ? Parce que moi s’il l’apprend, je dois dormir dehors ! » Surprenant de découvrir ici des coutumes similaires à celles du Népal et d’autres terres lointaines…
Max, Loane, Sam et Zoé auront un peu de peine à trouver leurs marques dans cet environnement. Traités de « gadjés », ils cherchent à en comprendre le sens sans réussir à obtenir d’explication : « Si tu sais pas ce que c’est, alors t’en est un ! ». Certes, l’argument tient la route, mais il est un peu court. Sont en fait appelés «gadjés » ceux qui n’appartiennent pas à la famille des gens du voyage, comme les « goy » sont les non-juifs.
Finalement, Loane sort ses perles et confectionne des bijoux avec d’autres jeunes filles. Lorsqu’un garçon tente d’en voler quelques-unes, Loane s’impose et les récupère sans peine. Plus tard, elle en prête aux filles qui les lui rendront la nuit tombée.
Le lendemain, tandis que nous nous arrêtons sur une aire d'autoroute, plusieurs voitures et caravanes nous klaxonnent en passant. Ce sont nos voisins de la veille ! Nous avons désormais de nouveaux amis sur les routes...