Mysore : plein les mirettes…
Décidément, depuis quelques jours, on est ébloui ! A Mysore, nous avons visité le palace. La cour, les jardins, les façades comme l’intérieur regorgent de merveilles, de couleurs, de feuilles d’or, d’argent massif, de peintures et de marqueterie. Le tout est chargé, voire surchargé, mais donne le tournis. En particulier lorsqu’on sait qu’on n’a visité qu’une petite partie du palais et qu’une autre est encore habité. Impressionnant !
A Mysore, il y a aussi le marché et ses étals de fruits, légumes et fleurs. Ces dernières sont présentées sous forme de guirlandes vendues au mètre, à ceux qui orneront leur voiture, char, maison, animaux, cheveux et autres objets adorés… Là encore, les couleurs, les odeurs, le bruit, les sourires, les regards, la fête des sens, la fête tout court… Appareil photo bien en main, nous avons dégainé à chaque cinquième pas !
C’est à Mysore que nous avons rencontré Pablo et Cie. Tous les 5 sont français et vivent en camion. Ils parcourent l’Inde du Sud sac à dos. Nous avons passé une chouette soirée terrasse sur le toit de Casita.
Sur la route de la jungle…
En quittant Mysore, nous prenons la direction de Ooty, un village en altitude. En chemin, nous nous arrêtons à Mudumalai, un parc naturel abritant éléphants, ours, tigres, léopards, daims et autres animaux sauvages. Affamés de safari, nous tentons la version indienne : un groupe de 30 personnes, dans un minibus, pour un tour express dans la forêt tropicale, avec l’espoir d’y croiser un félin ou autre pachyderme… Le bus s’arrêtera au final 4 fois 15 secondes, pour laisser le temps aux passagers de photographier trois troupeaux de biches et cerfs et deux paons… Sortis, du bus, nous déjouons les attaques d’un chien et les menaces d’un singe, tous deux attirés par le contenu de notre sac, puis nous réfugions dans Casita. Après seulement 50 mètres de route, nous apercevons en contrebas, dans la rivière, des éléphants qui prennent leur bain. Nous descendons et regardons. Les animaux obéissent à leur maître de manière remarquable. Ils se couchent sur le flanc permettant à l’homme de les brosser du bout de la queue au bout de la trompe. Sur un simple « yop », ils lèvent la patte, puis l’autre, pour offrir un accès à la brosse. C’est sympa de découvrir autant de complicité entre la bête et l’homme. Nous sommes surpris de voir la version domestiquée de cet animal que nous avons tant admiré et parfois craint sur le continent africain. Nous sommes étonnés de les voir aussi grands… Nous les imaginions beaucoup plus petits que leurs frères africains.
Dans la jungle de la route…
Autant les Indiens sont détendus, calmes, apaisants et souriants quand ils se déplacent à pied, autant ils perdent toute civilité, considération, voire intelligence, quand ils prennent le volant.
Que les rues soient trop étroites, les routes sinueuses, la visibilité nulle ou la voie encombrée, ils DOIVENT PASSER DEVANT ! Jamais un indien ne restera derrière un véhicule : à peine, y a t-il quelqu’un devant eux, qu’ils klaxonnent et dépassent. Tant pis pour la moto qui vient en face, peu importe la charrette et les bœufs ou même le camion qui signale sa présence à grands coups de phares et de klaxons. Au mieux, ceux-ci s’arrêteront pour laisser passer le téméraire, au pire ils accéléreront à leur tour pour passer avant l’autre ! Combien de fois avons-nous du nous arrêter en urgence pour laisser passer une voiture, un car ou autre qui dépassait une série de camions en sens inverse ? Combien de fois avons-nous du nous arrêter pour laisser se rabattre devant notre pare-choc un cinglé qui tentait de nous dépasser malgré l’arrivée en face d’un énôôôrme camion ? Combien de fois avons nous bloqué malgré nous la circulation, parce que deux voitures ont tenté en vain de se faufiler juste avant nous dans un passage serré, puis coincées, attendaient que nous manoeuvrions nos 8 mètres pour libérer le passage ? Combien de fois sommes-nous restés souriants, le klaxon enfoncé, au milieu du passage, en attendant que les trois crétins d’en face reculent pour nous laisser passer, parce que nous avions derrière nous une vingtaine de voitures entassées ? N’ayons pas peur de le dire : la conduite en Inde, c’est du gros... très gros n’importe quoi !
Alors nous avons expérimenté la conduite au klaxon. Nous avons adopté leur coutume. Avec ou sans l’envie de dépasser, désormais systématiquement : lorsqu’une voiture est devant nous, nous klaxonnons. Lorsqu’un véhicule arrive en face : nous klaxonnons. Lorsque des personnes se promènent : nous klaxonnons. Lorsque des enfants traversent : nous klaxonnons. Lorsque des vaches dorment sur la route : nous klaxonnons. Lorsque des chiens courent : nous klaxonnons. Lorsque des fils sont trop bas : nous klaxonnons… Lorsque des arbres nous font peur : nous klaxonnons… Lorsqu’il n’y a plus rien à craindre : nous klaxonnons… et nous freinons, parce qu’on ne sait jamais… et qu’eux ne le feront pas !