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Nous avons passé plusieurs jours sur les plages de Goa, à profiter du soleil, de la chaleur et des paysages magiques. Aujourd’hui, nous sommes à Ooty, à 2200 mètres d’altitude, sous la pluie depuis deux jours. Entre temps, nous avons visité Hampi, avec ses temples splendides et ses rochers ronds, paradis des grimpeurs. Nous y avons assisté à une cérémonie de pleine lune, célébrant le mariage de Shiva et de Parvati. Au fil des jours et des kilomètres, l’Inde du Sud se révèle à nous, dans son quotidien, sa tendresse et sa simplicité. Embarquez avec nous sur la route de la jungle et… dans la jungle de la route !
 
Goa : des plages de rêve
Les plages de Goa sont réputées dans le monde entier. Elles ont attiré les hippies, puis les ravers et autres vacanciers à l’année. Aujourd’hui, de nombreux russes s’y installent ou viennent y passer leurs vacances, loin des climats rudes de leurs contrées. Certaines plages et certains villages se sont transformés en véritables stations balnéaires, avec jets skis et parachutes ascensionnels qui tournent en permanence. Il est évident que nous ne sommes pas restés longtemps dans ces endroits, même si le spectacle était drôle et la nature bien conservée malgré tout. Nous avons préféré nos bivouacs sauvages, directement sur les plages de cocotiers, loin du monde, comme sur la plage d’Agonda tout au Sud de l’état de Goa. Là, malgré la beauté des lieux, nous n’avons pas toujours apprécié la baignade non plus, en raison de quelques méduses et de l’eau un peu troublée par les rivières qui se jettent dans la mer. Mais cela n’a rien ôté au plaisir de vivre en pleine nature, loin du stress et de l’agitation, avec pour seul bruit, le roulis des vagues. Sur notre plage aux allures de Robinson, nous avons reçu la visite de quelques couples, dont plusieurs suisses ou français, avec qui nous avons eu du plaisir à échanger et discuter.
 
Sur la route : entre jungle et agriculture
Après Goa, nous avons rejoint Hampi, à l’intérieur des terres. Sur la route, nous avons souvent eu l’impression de traverser les oasis égyptiennes ou les villages éthiopiens. Les rizières, les cocotiers, les palmiers, le vert intense et soutenu et la présence partout de rivières et d’eau, offre des paysages idylliques et inhabituels. Dans les villages, les portes ouvertes des maisons laissent apercevoir la vie quotidienne de leurs habitants, occupés le plus souvent à trier des graines, laver du linge ou se coiffer et se soigner. Dans les champs, les bœufs sacrés et sacrément imposants tirent les charrues, tandis que sur la route, quelques cochons sauvages et vaches en grève se promènent nonchalamment. L’Inde rurale est absolument magique. Il se dégage de sa végétation et de sa population une tendresse et une hospitalité émouvantes.
 
Population : spectacles réciproques
Les Indiens sont curieux et notre passage, comme nos cheveux blonds et notre Casita les captive. Ils sont souvent là. Tout près de nous, mais à distance supportable. Ils nous observent et nous regardent vivre. A l’occasion de notre ménage hebdomadaire sur un parking en ville, une trentaine de personnes s’est réunie tout autour de Casita pour nous voir à l’œuvre. Certains s’approchent pour jeter un œil à l’intérieur. D’autres nous prennent une patte des mains et  lavent le pare-brise. Aucun n’exagère ou ne déborde. Nous pouvons laisser les portières ouvertes sans craindre de vols ou de casse. En comparaison de nos expériences africaines, nous sommes très sereins ici et ne craignons rien.
 
Par conséquent, nous prenons autant de plaisir à les observer eux, les regarder vivre, nettoyer leur sol ou leurs voitures, préparer leur repas ou manger tout simplement. Les femmes lavent le linge à la rivière, là où les enfants et les hommes font leurs toilettes et où les éléphants se font dorlotter quelques mètres en amont. Nous assistons à des scènes tantôt insolites, tantôt romantiques. Nous nous amusons à les voir se brosser les dents avec le doigt : ils le plongent si profondément dans la bouche que toutes les 10 secondes, ils crachent ou régurgitent bruyamment, donnant l’impression de vomir. Il y a, tout au long de la rivière, la vie de l’Inde  qui se déroule sous nos yeux émerveillés. On sourit à la vue des hommes vêtus d’un simple torchon noué autour de la taille. On s’émerveille des couleurs portées par les femmes. On s’attendrit devant les regards et les sourires des enfants…
 
Photos de famille : une passion partagée
Qu’il y ait trois personnes ou cinquante, il suffit de sortir l’appareil photo pour que le groupe s’organise et prenne la pose. Hilarant. Du coup, nous collectionnons les photos de famille, avec ou sans nous sur l’image. Et quand ce ne sont pas les Indiens qui s’alignent sur la photo ou nous qui prenons la pose à leur demande, ce sont leurs divinités qui posent fièrement sur les portiques ou toits des temples…
Hampi : un havre de paix béni de Laxmi, l’éléphante
C’est à Hampi que nous avons particulièrement pu admirer et profiter du phénomène « musée vivant ». L’endroit est idyllique. Le site naturel, avec des collines, des rizières, des rochers ronds, une rivière, tout comme les temples, en ruine ou en activité, confèrent à l’endroit une atmosphère paisible et apaisante. Nous nous sommes promenés d’un temple à l’autre, en longeant la rivière. Nous avons aussi rendu visite à Laxmi, l’éléphant du temple du village. Les enfants l’ont caressée et se sont émerveillés de sa gentillesse.
 
Puis le soir, nous avons assisté à la cérémonie de la pleine lune de novembre. Les habitants du village célèbrent le mariage de Parvati et de Shiva, qui selon la légende aurait été séduit ici, à Hampi. Dans le temple, l’activité est dense et incessante : les jeunes filles et les femmes, vêtues de leurs plus beaux saris portent des plateaux sur lesquels sont déposées de petites figurines en sucre, confectionnées le jour même et deux bougies. Ces femmes sont magnifiques, maquillées, couvertes de fleurs et de couleurs, elles brillent de milles feux, en harmonie avec les bougies et l’encens qui brûlent en abondance. Les figurines sont offrandes. Les hommes, quant eux, s’affairent autour de l’éléphante et d’une  statue en bois qui sera portée en défilant dans le village, derrière l’éléphante.
En attendant le défilé, l’éléphante œuvre et bénit les pélerins dans son coin. Nous nous sommes prêtés au jeu et à tour de rôle avons tendu une roupille à Laxmi. L’animal saisit la pièce habilement du bout de la trompe, la tend à son maître, puis lève la trompe et la pose  sur la tête de celui qui lui a donné la pièce. Ici, on appelle cela la bénédiction de Laxmi. La pièce d’une roupille est remplacée par des friandises en sucre pour les hindous et Laxmi se régale durant tout le festival…
Nous, nous nous en sommes mis pleins la vue et si parfois la fumée de l’encens nous piquaient les yeux, ce ne serait pas honnête de dire que c’est cela qui les faisait couler…
   
Mysore : plein les mirettes…
Décidément, depuis quelques jours, on est ébloui ! A Mysore, nous avons visité le palace. La cour, les jardins, les façades comme l’intérieur regorgent de merveilles, de couleurs, de feuilles d’or, d’argent massif, de peintures et de marqueterie. Le tout est chargé, voire surchargé, mais donne le tournis. En particulier lorsqu’on sait qu’on n’a visité qu’une petite partie du palais et qu’une autre est encore habité. Impressionnant !
 
A Mysore, il y a aussi le marché et ses étals de fruits, légumes et fleurs. Ces dernières sont présentées sous forme de guirlandes vendues au mètre, à ceux qui orneront leur voiture, char, maison, animaux, cheveux et autres objets adorés… Là encore, les couleurs, les odeurs, le bruit, les sourires, les regards, la fête des sens, la fête tout court… Appareil photo bien en main, nous avons dégainé à chaque cinquième pas !
 
C’est à Mysore que nous avons rencontré Pablo et Cie. Tous les 5 sont français et vivent en camion. Ils parcourent l’Inde du Sud sac à dos. Nous avons passé une chouette soirée terrasse sur le toit de Casita.
 
Sur la route de la jungle…
En quittant Mysore, nous prenons la direction de Ooty, un village en altitude. En chemin, nous nous arrêtons à Mudumalai, un parc naturel abritant éléphants, ours, tigres, léopards, daims et autres animaux sauvages. Affamés de safari, nous tentons la version indienne : un groupe de 30 personnes, dans un minibus, pour un tour express dans la forêt tropicale, avec l’espoir d’y croiser un félin ou autre pachyderme… Le bus s’arrêtera au final 4 fois 15 secondes, pour laisser le temps aux passagers de photographier trois troupeaux de biches et cerfs et deux paons… Sortis, du bus, nous déjouons les attaques d’un chien et les menaces d’un singe, tous deux attirés par le contenu de notre sac, puis nous réfugions dans Casita. Après seulement 50 mètres de route, nous apercevons en contrebas, dans la rivière, des éléphants qui prennent leur bain. Nous descendons et regardons. Les animaux obéissent à leur maître de manière remarquable. Ils se couchent sur le flanc permettant à l’homme de les brosser du bout de la queue au bout de la trompe. Sur un simple « yop », ils lèvent la patte, puis l’autre, pour offrir un accès à la brosse. C’est sympa de découvrir autant de complicité entre la bête et l’homme. Nous sommes surpris de voir la version domestiquée de cet animal que nous avons tant admiré et parfois craint sur le continent africain. Nous sommes étonnés de les voir aussi grands… Nous les imaginions beaucoup plus petits que leurs frères africains.
 
Dans la jungle de la route…
Autant les Indiens sont détendus, calmes, apaisants et souriants quand ils se déplacent à pied, autant ils perdent toute civilité, considération, voire intelligence, quand ils prennent le volant.
 
Que les rues soient trop étroites, les routes sinueuses, la visibilité nulle ou la voie encombrée, ils DOIVENT PASSER DEVANT ! Jamais un indien ne restera derrière un véhicule : à peine, y a t-il quelqu’un devant eux, qu’ils klaxonnent et dépassent. Tant pis pour la moto qui vient en face, peu importe la charrette et les bœufs ou même le camion qui signale sa présence à grands coups de phares et de klaxons. Au mieux, ceux-ci s’arrêteront pour laisser passer le téméraire, au pire ils accéléreront à leur tour pour passer avant l’autre ! Combien de fois avons-nous du nous arrêter en urgence pour laisser passer une voiture, un car ou autre qui dépassait une série  de camions en sens inverse ? Combien de fois avons-nous du nous arrêter pour laisser se rabattre devant notre pare-choc un cinglé qui tentait de nous dépasser malgré l’arrivée en face d’un énôôôrme camion ? Combien de fois avons nous bloqué malgré nous la circulation, parce que deux voitures ont tenté en vain de se faufiler juste avant nous dans un passage serré, puis coincées, attendaient que nous manoeuvrions nos 8 mètres pour libérer le passage ? Combien de fois sommes-nous restés souriants, le klaxon enfoncé, au milieu du passage, en attendant que les trois crétins d’en face reculent pour nous laisser passer, parce que nous avions derrière nous une vingtaine de voitures entassées ? N’ayons pas peur de le dire : la conduite en Inde, c’est du gros... très gros n’importe quoi !
Alors nous avons expérimenté la conduite au klaxon. Nous avons adopté leur coutume. Avec ou sans l’envie de dépasser, désormais systématiquement : lorsqu’une voiture est devant nous, nous klaxonnons. Lorsqu’un véhicule arrive en face : nous klaxonnons. Lorsque des personnes se promènent : nous klaxonnons. Lorsque des enfants traversent : nous klaxonnons. Lorsque des vaches dorment sur la route : nous klaxonnons. Lorsque des chiens courent : nous klaxonnons. Lorsque des fils sont trop bas : nous klaxonnons… Lorsque des arbres nous font peur : nous klaxonnons… Lorsqu’il n’y a plus rien à craindre : nous klaxonnons… et nous freinons, parce qu’on ne sait jamais… et qu’eux ne le feront pas !
 
Une année loin de la Suisse…
Nous avons fêté le  22 octobre passé notre première année de voyage. Nous en avons profité pour visionner un diaporama de deux heures trente de toutes les photos prises au fil des pays et des mois…
Et puis, nous avons reçu plus de mails que d’habitude. Des mails qui nous ont fait plaisir, qui nous ont offert, sinon des photos, des nouvelles de vous, nos amis en Suisse. Nous avons eu du plaisir à vous lire ou à découvrir les bobines de vos enfants qui grandissent… Nous avons eu de la peine aussi d’apprendre les déboires de certains d’entre vous. Réaliser que la vie continue pour tout le monde, avec son lot de joies, de peines et de craintes. Dans vos nouvelles nous avons découvert des dos bloqués, des ventres tordus, des boulots cachots, des finances foireuses, une crise économique satanique, des séparations, des deuils, mais aussi des mariages, des naissances, des nouveaux départs, des défis et quelques rêves…
 
Alors, même au bout du monde, nous restons présents et partageons vos joies et vos peines. Nous avons dit adieu à notre ami Gaby et pour être avec ceux qui l’enterraient en Suisse, nous avons allumé une bougie à sa mémoire sur une plage de Goa et nous sommes remémorés nos meilleurs souvenirs en sa compagnie…
Il ne se passe pas une semaine, sans que nos pensées ne vous accompagnent. Il ne se passe pas une journée, sans que nous ne nous rappelions combien vivre ses rêves est essentiel !
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