Un jour sur la piste…
Un jour que nous roulions sur la piste des missions, notre voyage a pris des tournures plutôt inhabituelles. Tout a commencé avec l’enrouleur du store qui s’est cassé et qui tient désormais avec deux bouts de chambres à air noués. Plus loin sur la route, nous nous arrêtons devant un pont de bois pour en vérifier l’état avant de le franchir. Au moment de remettre le contact, tout est bloqué, les aiguilles du tableau de bord sont figées. Pas un son. Un coup d’œil dans le capot nous permet de réaliser que la partie métallique de la sangle qui tient habituellement la batterie en place causait un court-circuit entre les deux pôles de la batterie. Là aussi, c’est un morceau de chambre à air qui tient désormais la batterie arrimée. En voulant refermer le capot, nous réalisons que les secousses de la piste en ont cassé le loquet de fermeture. Donc c’est une sangle qui assure désormais la fermeture du capot…Ainsi équipés, nous avons passé le pont… et changé la roue arrière 100 mètres plus loin. Un clou non repéré nous a crevé un pneu. Allons bon, on peut y aller. Une dizaine de kilomètres plus loin, Aless s’arrête. L’étagère suspendue au plafond du combi se fait la malle… Il répare, sans chambre à air. Une trentaine de kilomètres se passent ensuite sans encombre, nous sommes secoués, nous hurlons pour nous entendre, nous secouons nos mains devant nos visages pour voir la tête de notre voisin derrière la poussière, tout va super bien, on roule, on roule, la vie est belle, c’est Bolivie… Tiens, le moteur « débraye » et le voyant d’injection ne s’allume pas. Cette fois, le moteur s’arrête. On essaie de redémarrer, rien. Panne sèche ? Non, regarde, il reste trois quarts. Batterie ? Non, elle tient. C’est quoi là, ce voyant jaune ? Code clé. Un coup d’œil au manuel : le système de sécurité anti-vol a verrouillé votre véhicule. C’est gentil, mais y avait pas besoin, c’est nous qui conduisons. « Coucou, Casita, c’est nous, tu nous reconnais ? » On s’époussette un peu, c’est vrai qu’avec la poussière, nous sommes méconnaissables. Rien n’y fait. Tiens, essaie la deuxième clé. Rien. Bon. Voyons le manuel… Pour déverrouiller, utilisez le code de votre carte clé. Comptez le nombre de clignotements du témoin d’injection… Pour une fois qu’il va nous servir celui-là… Mais il est où ? Ben là normalement, mais il est éteint. C’est foutu pour le code secret de la carte… On est où là ? Nulle part, pourquoi ? Parce qu’on est bien mal barré…
Véro revient soudain avec son portable. Oui, nous avons un téléphone portable avec un numéro suisse. Nous ne l’utilisons que pour des sms avec la famille et en cas d’urgence. Et encore, faut-il qu’il y ait du réseau. Pour commencer, il faut le brancher, parce qu’il a beau être portable, il a une autonomie de 15 minute l’engin. T’as du réseau ici ? Oui, un petit bâton. Allons donc ! Et tu veux appeler qui ? Ben, Monsieur Détraz pardi !
– Allo ? Oui, voilà, je vous explique, nous sommes au milieu de rien et…
– Il fait encore jour chez vous ?
– Euh… Oui. Coup d’œil à la montre. Zut, c’est 22 heures en Suisse. Et c’est samedi ! Désolé, j’avais pas réalisé…
– C’est pas grave. Regardez voir si vous n’auriez pas un fusible qui a grillé, sinon, rappelez-moi, j’irai au garage voir comment je peux vous dépanner par téléphone…
Fusibles… Oh, oh… Y a un relais qui traîne là parterre. Y va où ? Essaie ici pour voir. Contact. Broum, moteur en marche. Sms. Merci M. Détraz. C’est réglé… Pas de quoi, bonne route !
Quelques minutes plus tard. C’est quoi la fumée bleue qui s’échappe du combi VW ? J’ai perdu 2 litres d’huile annonce Aless, sans aucune tâche de fuite. C’est le moteur qui les bouffe. Le lendemain. T’as une corde ? demande Aless. Va falloir que vous me tiriez… C’est ainsi que nous sommes arrivés à Roboré au lieu d’Agua calientes, Casita remorquant le combi de nos deux amis…