Le Kerala : des bivouacs simples et sympas…
Il est toujours très facile de voyager dans cette partie de l’Inde. Nous trouvons aisément des endroits où nous arrêter et nous reposer, le plus souvent avec vue sur la mer. La nuit du 18 novembre fut donc exceptionnelle :
0h30 : Une moto de police nous réveille, à grands coups de klaxons, puis s’en va avant que Thierry n’ait eu le temps d’enfiler un pantalon…
1h15 : On entend du bruit à l’intérieur. On allume. Personne. On se rendort.
2h00 : Bruit à l’intérieur. Vérification. Rien. Thierry sort et vérifie autour du véhicule. Rien. Dessous ? Rien…
2h45 : Une voiture de police nous réveille. Thierry se lève, s’habille. Véro ouvre la fenêtre : « Can we discuss tomorrow? We are sleeping now. » Les policiers s’en vont.
2h50 : Les mêmes policiers s’installent devant Casita et discutent. L’un d’eux pousse la chansonnette ! 15 minutes plus tard, ils s’en vont.
3h30 : Un type ivre caque chante à tue-tête à quelques mètres de nous…
4h15 : Une sono crache une musique infernale à moins de cent mètres. Il est bien 4h15 du matin ?!
5h00 : Du bruit encore. Cette fois, c’est sûr, ça vient de dedans. Véro se lève et guette. C’est Max et Sam qui bougent dans leur lit.
6h00 : La plage s’anime, les jeunes viennent y passer les premières heures de la journée et se raconter leur nuit (ou je ne sais quoi d’autre qui mérite d’être partagé à très haute voix !)
7h00 : Le réveil sonne… On en n’avait pas besoin…
9h00 : La plage est déserte. Plus un bruit jusqu’à 17h…
Le Kerala : les filets chinois et les pêcheurs…
Il y en a un peu partout. Ce sont ces filets fixes à la forme de filtres de machine à café. Ils sont splendides et récoltent le matin les petits poissons et le soir les crevettes. Nous ne mangeons plus ni de l’un ni de l’autre. Pas plus de calamars d’ailleurs. Mais c’est toujours émouvant d’assister au retour des pêcheurs, à la pesée des prises et aux ventes directes sur la plage, du poisson tout juste pêché.
Le Kerala : vacances ?
Le Kerala est à nos yeux une excellente destination de vacances. On s’y repose, on découvre une Inde magique et à la fois accessible. On se laisse bercer par le rythme indolent des locaux et on prend le soleil toute la journée, avant la courte douche pluvieuse en début de soirée, qu’on apprécie avec délice.
Mais, vous le savez, nous pensons souvent à ceux qui ont moins de chance que nous, ceux qui travaillent dur et ceux qui luttent… Et malgré nous, il nous arrive d’être très solidaires de ces personnes… Outre la nuit du 18 novembre, voici, ce qui a aussi rythmé nos journées :
- Après les pluies d’Ooty, nous avons passé une journée entière à refaire tous les joints de Casita…
- Puis, à refixer le tuyau d’eau de la salle de bain…
- Jusqu’à ce que nous nous retrouvions dans le noir : plus de lumière !
- Avant cela, nous n’avions plus de musique depuis quelques jours… L’un de nous avait certainement trop tiré sur les fils des haut-parleurs…
- Il y avait aussi un ventilo qui avait rendu l’âme. Sûrement un court-circuit qui a fait sauter les fusibles…
- Après deux jours d’investigations, nous découvrions que nous avions dans la famille, une passionnée de livre, qui a dévoré « Le Zahir » de Paolo Coelho. Mais seulement jusqu’à la page 30 !
- Une demi-journée plus tard, Thierry mettait le doigt sur le fil que la bibliophile avait également rongé… La sal… ! C’est le nom que nous avons donné à notre passagère clandestine…
- La lumière fut alors aisément rétablie…
- Le lendemain, on découvrit que l’animal, probablement une souris, était également la cause du silence de notre auto-radio…
- Casita était remise en état…
- Ah non, il reste encore le robinet de la salle de bain à changer, il ne fonctionne plus, l’eau coule en permanence à peine la pompe allumée…
- OK, c’est bon, tout est en ordre…
- Pourquoi ça ne démarre pas ? Problème d’injection. Le témoin qui clignote est formel.
- Appel au garage en Suisse : c’est sûrement votre souris qui a bouffé un fil dans le moteur…
- Après 24 heures de vaines recherches, téléphone au même garage : il vous faudra trouver l’ordinateur IVECO pour le diagnostic. C’est sûrement un injecteur ou la pompe à injection. Mais sans l’ordinateur IVECO, c’est mal barré ! Avec l’électronique, vous savez…
- Comment ça mal barré ? Ca tombe bien. En Inde, il n’y a que des TATA qui roulent. Ils sont conduits par des FADA !
- Appel à IVECO Italie. On dépanne dans les 2 heures dans toute l’Europe ! Génial !
- Mais en Inde, on n’a rien. Essayez dé trouver oun mécanichien local. Un moteur reste oun moteur… Mais pour l’ordinateur ? Oh, peut-être avec la chance, ça ira comme ça…
- TATA ? Oui, c’est pour IVECO. OK. J’attends votre rappel… Qui ne viendra jamais.
- Appel à IVECO Morges en Suisse. M. Détraz ? Voilà le problème… Ok. Merci pour les pistes, je vais chercher.
- Put… C’est quoi le trou là ? La sal… !! Un trou de 3 cm de diamètre a été créé à la force des dents, afin de relier le capot moteur à la cabine de conduite ! C’est pas une souris, c’est un monstre ! Un rat ? Une fouine ? Un ragondin ouais !
- Trouvé ! Un fil de l’imobilizer est rongé. On ponte. On tourne la clé. N ! Ca ne marche pas.
- Mais papa, t’as pas remis la prise ?! fait remarquer Max.
- Juste. On essaie. YES ! On a toujours besoin d’un plus petit que soi…
- M. Détraz ? Vous êtes un génie ! Merci. C’est tout bon…
Cela dit, nous devons admettre que le choix du lieu de panne fut parfait ! Nous étions au sommet de la falaise avec une vue splendide. Au pied de la falaise, la plage, une source d’eau potable. Dans le ciel, le soleil et les étoiles. Aux alentours, resto, internet, laundry, bakery, etc… On aurait pu y rester encore !
Une fois la panne résolue, nous avons entamé une chasse sans merci à notre sal… put… con… de compagne ! Les longs poils gris-beige laissés sur les pièges de colle nous ont laissé imaginer quelque chose de très poilu… et de gros ?!... Les bruits et les traces de dents laissées sur chaque étage de l’armoire ont été aussi plutôt inquiétants… Mais apparemment, la bestiole a levé le camp... sans que nous n’ayons eu besoin de la regarder dans les yeux. Ouf !