1ère Partie : Sinai - Louxor
Nous avons passé le mois de janvier en Egypte. Ce pays est magnifique, très contrasté et riche en merveilles naturelles et culturelles. La vie y est paisible et joviale. Les gens ont de la joie dans le cœur et cela se lit sur leurs visages. Les ambiances sont bon enfant et l’humour n’est pratiquement jamais absent. Alors, nous avons essayé de prendre le « La » et de nous laisser bercer par la vie, la nature et les rencontres, en gardant le sourire le plus souvent possible… Et la vie nous a souri à son tour et réservé de belles surprises que nous vous racontons ci-dessous, en suivant l’ordre chronologique.
Sur la route
Nuweiba : notre coup de cœur au bord de la mer rouge.
Nous sommes arrivés à Nuweiba à la tombée de la nuit. Le passage de la frontière s’est déroulé dans le calme et la simplicité, grâce à l’aide efficace et nécessaire de la police touristique, qui nous a accompagnés d’un bureau à l’autre pendant les… trois heures qu’a pris l’accomplissement des formalités. Nous avons roulé ensuite une dizaine de kilomètres avant de nous arrêter au bout d’une rue le long de la plage. Le lendemain nous découvrons que nous sommes parqués derrière l’hôtel-camp Nakhil Inn, adresse recommandée par le guide du routard. Nous y restons 3 jours, séduits par la gentillesse de Samer (puisque les nôtres ne sont pas avec nous !) et de son accueil. Snorkeling, plage et petites escapades pour découvrir les environs sont notre quotidien. L’ombre au tableau est apparue lorsque Zoé s’est fait mordre le c… par un chien, lors d’une virée dans les dunes. Ouf, il y a un hôpital ouvert à Nuweiba (et un autre fermé, mais on n’a toujours pas compris lequel est le nouveau et lequel est l’ancien…) ! Zoé a eu ses 2 piqûres de rappel antirabique en 3 jours. Grosse frayeur. Immense soulagement, tout va bien aujourd’hui. Nous avons appris, en retournant sur les lieux, que ce chien a été adopté par une femme européenne qui vit là depuis quelques mois. Il a déjà mordu auparavant. Le propriétaire de ce camp nous a assuré qu’il emporterait le chien dans le désert dès qu’elle le laisserait seul. Par acquis de conscience, nous avons annoncé également le cas à la police touristique afin que ce chien ne blesse plus personne à l’avenir.
En quittant le Nakhil Inn, nous avons suivi les conseils de Samer (comme on nous l’a bien appris quand on était enfant !) et nous sommes rendus au Moon Island Camp pour y nager et explorer les fonds. MAGIQUE ! Le site est splendide, autant dans l’eau que dehors. Le camp est fait de huttes en paille. Il est déserté par les touristes… mais habité à l’année par une femme : Shanti. Marocaine d’origine, elle a vécu au Québec avec ses parents, puis une trentaine d’années en Israël avec son mari, avant de venir s’installer là, il y a deux ans, seule. Shanti est la première francophone que nous rencontrons depuis David. Les enfants l’assaillent de questions et la couvrent de leurs récits. Puis nous rencontrons Misou, une suissesse, partie de Payerne (à 50 km d’où nous vivions) pour voyager. Elle a parcouru le monde pendant 12 ans, puis s’est arrêtée à Nuweiba, il y a …. 14 ans ! Elle vit là, dans sa hutte, dans le camp voisin. Quel JOIE de la rencontrer !
Misou est un clown. Son cirque, c’est le monde. Son univers est magique, profond, bouleversant. Elle nous arrache les larmes des yeux toutes les deux phrases… Quelle femme ! Elle est légère, simple, drôle et tellement spontanée ! En même temps, elle a cette touche de tristesse qui vous touche au plus profond du cœur quand elle vous parle. Elle est belle comme peut l’être un cœur qui danse !
Nous sommes restés dans ce camp deux jours et deux nuits. Nous y avons mangé un succulent repas bédouin au bord du feu, sur la plage, à la pleine lune…. Cela a été l’occasion de rencontrer Gigi, une égyptienne, venue se réfugier là, après avoir quitté son mari 10 jours plus tôt. Gigi aura un jour son lopin de terre avec ses légumes et ses arbres… Découvrez Shanti, Misou et Gigi sur notre page : Rencontres
Moon Island Camp, 10 km au nord de Nuweiba… Ca a été très difficile de partir de là. Misou, nous te disons à bientôt… très probablement sur les routes du monde… Bon vent à toi Shanti et bonne chance à toi Gigi. Merci à vous trois. Chacune à votre manière, vous nous avez offert de l’or… air, cet espace temps pendant lequel on respire si simplement et si profondément !
Dahab : la petite Sharm, avec encore du charme !
En quittant Nuweiba par le sud, nous avons rejoint Dahab, lieu bien connu des plongeurs et des amateurs de kite-surf. Nous y avons trouvé un cerf-volant pour Max et avons fait du lèche-vitrine. Dahab est beaucoup plus fréquentée que Nuweiba et les « Welcome in Egypt », « Where are you from ? » « Very cheap » « You know how much ?» « Hello my friend » « You can have three for 10 pounds » « Look. Hey look ! » « Beautifull family » etc. nous ont un peu fait perdre notre sourire parfois… mais pour peu de temps, parce que finalement en utilisant l’humour, les choses deviennent souvent plus légères et supportables !
Sharm El Sheik : On connaissait… Ici, l’utilisation de l’imparfait prend tout son sens !
Véro et Thierry avaient découvert Sharm en 1994 environ : une rangée d’hôtel devant la plage où nageaient des milliers de poissons perroquets. Les enfants ont découvert Sharm en 2004 : deux rangées d’hôtel et plus de poissons sur la plage. En 2009, nous avons découvert … qu’on n’avait rien à faire là aujourd’hui… Nous avons passé tout droit.
Sur la route de Sharm au Caire : nos premières plates-formes pétrolières.
Ce tronçon de route ne présente aucun intérêt, sinon de nous avoir fait ouvrir notre « Encyclopédie des 7-9 ans » des éditions « J’ai vu », pour y découvrir que c’est le gaz qui se trouve au-dessus de la nappe de pétrole, qui est brûlé au sommet des cheminées des plates-formes pétrolières. Voilà, nous savons maintenant pourquoi ça brûle…
Le Caire : ça rime avec enfer… et aussi avec beaucoup à y faire !
Nous avons choisi de nous installer au camping et nous ne le regrettons pas, même si les trajets en taxi pour rejoindre le centre sont un peu fastidieux avec le temps. Après une journée passée dans le Caire, c’est vraiment agréable de rejoindre un espace tranquille et reposant. Les enfants y ont bien joué également, en sécurité et à longueur de journée.
Au Caire, nous avions un programme chargé et nous ne voulions pas nous éterniser dans ce capharnaüm. Alors en vrac, voici le programme : course aux visas (ambassades du Soudan et d’Ethiopie), lettre de recommandation (ambassade de Suisse), prolongement de l’autorisation de circuler en Egypte, prolongement de l’assurance véhicule, achat d’un graveur DVD externe... Chaque étape nécessite 1h30 de taxi, beaucoup d’argent et des millions de coups de klaxons dans les oreilles ! Pour les plus résistants d’entre vous, découvrez les détails des formalités administratives dans la rubrique : conseils pratiques.
Sinon, le Caire, c’est aussi : le Musée du Caire, où nous avons particulièrement apprécié la partie dédiée à Toutankhamon, une échappée en bateau sur le Nil et… les Pyramides !
Les Pyramides : LA merveille du monde encore visible.
Au bord de la ville… Pourtant, quand on est sur le site, on se sent en plein désert, très loin de l’anarchie du trafic. Nous avions peur d’être déçus après notre expérience de Petra. Nous avons adoré ! Ces pyramides sont tout simplement hallucinantes et majestueuses. 5000 ans d’histoire sont là devant nous ! Rien n’a bougé…. Ou presque. Le mystère reste, la magie aussi. Laissons les chameliers à leurs chameaux et admirons l’œuvre. Nous avons marché dans ce site, les yeux levés, ronds et ébahis.
Il faut dire que depuis notre entrée en Egypte, Véro fait la lecture chaque soir aux enfants d’un chapitre de « Sous le sable d’Egypte », un livre proposé aux écoliers de 5ème année en Suisse, racontant l’histoire comme un roman. Nous avons ainsi plongé dans l’univers de l’Egypte antique avec autant d’émerveillement que nous l’avions fait dans la mer rouge, quelques jours auparavant… En outre, les DVD de National Geographic sur le Mystère des pyramides et un autre sur Les trésors des pharaons nous ont permis d’apprécier différemment les monuments, les lieux, etc. Nous mesurons pleinement la chance que nous avons, ainsi que les enfants, d’aborder un sujet principal de l’histoire, traité d’habitude à l’école, directement sur place, au cœur des monuments et des sites dont nous avons tant entendu parler et vu d’images… Adultes et enfants sont comblés.
La route du désert : la douceur d'un dessert
Après la pollution, le bruit, la pression et l’oppression vécue au Caire, la route des déserts nous a apporté un immense réconfort. D’une part, les routes sont de très bonne qualité, mais elles sont très variées. Nous avons traversé le désert noir qui doit sa couleur aux pierres volcaniques qui recouvrent la surface du sable. Puis Cristal Mountain, une colline couverte de quartz, malheureusement piétiné par les milliers de personnes pressées d’emporter un morceau.
Ensuite, nous avons vu le désert blanc qui, outre sa couleur due à la craie et non à la neige, réserve de belles surprises : le sol sonne creux, les étendues de craie donne des allures d’arctique à certaines parties du désert, tandis que l’érosion accomplit, ici aussi, un travail incroyable et crée des monuments naturels étonnants. Nous y avons dormi deux nuits et marché quelques heures, afin de goûter au silence et à la tranquillité du lieu. Enfin, nous avons récolté un peu de poudre de craie, qui accélère la coagulation du sang et la cicatrisation des plaies.
Le spectacle « Son et lumières » des pyramides.
Le routard nous parle d’un spectacle inoubliable… Nous confirmons. Nous n’oublierons jamais ce spectacle qui nous a ennuyé à mourir ! Nous avions en revanche choisi de le voir gratuitement depuis la terrasse d’un restaurant et là, franchement, nous ne regrettons pas d’avoir économisé le prix des billets.