Au fil de nos impressions
Population
Dès nos premiers contacts, nous avons apprécié la disponibilité et la serviabilité des péruviens. Spontanément, ils embarquent dans Casita ou nous précèdent avec leur voiture pour nous indiquer le meilleur bivouac ou la direction à suivre, dans des villes où les panneaux indicateurs sont particulièrement rares. Les marchés sont colorés et animés, les gens sont typés. Du coup, nous ne passons plus inaperçus dans la foule, ce qui a ses avantages et inconvénients : on nous regarde souvent.
Climat et altitude
L’Altiplano est magnifique, le ciel y est limpide tout comme l’air et les photos qu’on y fait sont impressionnantes. Mais il est désgréable de dormir à plus de 3'700 mètres. Il nous faut des heures pour s’assoupir, quand on y parvient et il suffit d’un rien pour s’éveiller. Les enfants semblent mieux supporter que Véro et Thierry qui ne dorment guère plus de 2-3 heures par nuit. Après quelques temps, nous avons remarqué que la position assise améliorait légèrement les choses. Mais il a fallu, en plus des infusions de coca, quelques médicaments spécifiques au mal d’altitude pour permettre à Véro et Max de dormir à peu près correctement.
Paysages
Les paysages sont changeants, même si les centaines de kilomètres de désert sont assommants. Au Nord, on trouve des scènes qui nous rappellent tantôt l’Afrique, l’Egypte ou l’Inde, selon les endroits. Les plantations de coton, les oasis, les rizières, les cultures en terasses… Au Sud, ce sont les paysages andins, les lagunes, les grandes étendues, les ciels époustoufflants.Tout cela est très beau et incite à la photo. A l’arrivée, nous avons quelques 3'800 photos dans lesquelles nous peinons à faire le tri… Voilà le genre de soucis que nous aimons avoir !
Odeurs
Notre odorat s’est lui aussi remis en service. Il y a eu l’odeur de l’herbe verte, celle des fleurs, des animaux, des patates, du blé, du lac… Et puis celles aussi des égoûts, des poubelles et du poisson pourri. A plusieurs reprises nous avons retrouvé une odeur familière que nous avions trop souvent humé enThailande. Nous l’avions baptisée : Frooooolic, frolic !! Pour vous en faire une idée, plonger la tête dans un sac de croquettes pour chien et inspirer bien fort. Lorsque vos narines ne répondront plus à la stimulation, secouez bien fort le sac tout en laissant la tête à l’intérieur. C’est fait ? Vous voici tout près de nous…
Et puis, nous avons vu des géraniums sauvages, en fleur et sans balcon d’alpage !
Marchés
Nous avons eu la chance de visiter des marchés où rien n’est fait pour le touriste. Du coup, nous déambulons, nous observons et nous photographions sans gêne et sans être importunés. On nous sourit et nous sert en nous dévisageant comme nous les dévisageons : avec curiosité et amusement.
Villes et déchets
Le Pérou a pris soin de quelques lieux spécifiquement pour le tourisme. Cusco et Huanchaco en sont des exemples. Tout y est étonnamment propre, alignés et en ordre. Il y a moins d’agitation, moins de monde, moins de vie. C’en est presque choquant, à cause du contraste. En ce qui nous concerne, nous préférons une ville qui grouille et qui vit, même si elle devait être plus sale ou plus chaotique. Nous aimons chiner dans les tiendas pour trouver ce que nous cherchons, nous aimons ces rues où chaque échope a sa spécialité et où d’autres accumulent un bazar inommable. Tout cela nous amuse plus que le supermarché. Plus nous avançons, plus nous remarquons que nous sommes sensibles aussi à la cohérence qui se dégage d’un pays. Le Pérou a de grosses difficultés dans la gestion de ses déchets. A Cusco, on ne l’imagine pas. Ailleurs, on n’en revient pas.
Murs et tags
Dans nos cités européennes, les murs sont parfois graphés avec plus ou moins de talents, les panneaux publicitaires sont faits d’affiches ou de néons. En Afrique, la pub se peint sur les façades qui prennent les couleurs des compagnies de telecom. Au Chili, les fresques murales sont souvent belles et colorées, même dans la plus glauque des bourgades. Au Pérou, c’est la campagne électorale qui s’expose sur les murs des maisons. Le Pérou élit son président ou sa présidente dimanche 5 juin. Ca se voit sur les murs, sans se remarquer dans le traffic ou s’entendre dans les rues. Pas de manifestation à l’Africaine ni de voitures de propagande.
Patates
Il y aurait 4'000 espèces de patates au Pérou. Pas de méprise, nous parlons bien de pommes de terre ! Il faut dire que c’est surprenant d’en découvrir des dizaines de sortes sur les marchés. De la violette au gros trou, à la jaune forme piment, il y en a des roses, des bleues, des grosses et des petites, avec ou sans forme. Nous n’avons pas pu toutes les goûter, mais chacune a son goût, sa particularité. Fascinant.