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Les maternelles, France 5
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Témoignage
Rêves du monde
A force d’y croire
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Bivouacs
Bien dormir rime avec bien choisir
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Vie de famille
A 6 dans 4 m2, un truc à prendre
Anniversaire Laone, Noël et Nouvel-An
Zoé : c’est râpé
On a trouvé l’équilibre
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Contrastes : de la terre blanche à la terre rouge
A peine arrivés à Accra, on se rend compte que l’escale égyptienne n’aura pas suffi à nous préparer au choc africain. C’est la particularité des voyages en avion : on quitte la Suisse sous un manteau blanc, on débarque au Ghana sur la terre rouge et poussiéreuse, par 35°C, la musique à plein volume, cinq types robustes pour nous escorter jusqu’à la sortie de l’aéroport et encaisser l’usuel pourboire démesuré, puis le parcours en taxi vers une destination inconnue, la pauvreté qui saute aux yeux des enfants, les bruits, les klaxons, la circulation tumultueuse, les habits colorés, les pubs occidentales peintes sur les façades… Tout cela se mélange. On se souvient, mais pas vraiment. « On avait oublié », diront les enfants une fois à l’hôtel. « On était plus petits aussi, et on avait eu le temps de nous habituer. Là, c’est un choc ». Le contraste est énorme, c’est vrai. Même si on pressent aussitôt qu’on sera bien ici et que de multiples détails nous réjouissent déjà, on n’échappe pas à la baffe qu’on ramasse quand on arrive ici sans transition depuis la Suisse.
Zoé : c’est râpé
 
Pour Zoé, passer inaperçue, c’est râpé ! Depuis qu’elle plongé dans le sable au lieu de la vague, elle a le nez tout râpé et ça se voit !
Rush final des préparatifs
On peut faire ce qu’on veut, c’est toujours à la dernière minute que tout s’accumule. A peine avions-nous embarqué Baloo dans son container que le compte à rebours  a commencé. En 10 jours, il fallait demander les visas pour le Ghana, commander des cartes de crédit VISA parce que nos MasterCard ne sont pas acceptées au Ghana (on confirme que c’est vrai), effectuer quelques réparations sur Casita, la préparer pour l’hiver et la mette à l’abri, trouver un moyen de faire des bagages pratiques et légers parce qu’on n’aura pas de place dans Baloo pour stocker des valises ou des sacs à dos, régler une foule de choses scolaires et professionnelles, ne pas oublier tous les détails… et oublier finalement le matelas autogonflant qu’on avait prévu pour Sam qui dormira à même le sol dans Baloo (on a trouvé depuis un matelas local qui fait l’affaire…)
Au-revoir et perspectives
Jusqu’aux dernier jour avant de prendre l’avion, nous avons dit au-revoir à certains de nos amis et proches, sans parvenir à voir tout le monde, faute de temps. A chaque fois, cela nous permettait de mesurer notre réjouissance et de partager nos émotions à la perspective de notre voyage en Afrique. Nous avions avant de partir le sentiment fort et tenace de nous lancer dans une aventure extraordinaire et intense, persuadés et impatients également d’obtenir des réponses aux mille questions que nous nous posons depuis des années sur cette région du monde. Portés par nos intuitions, nous avons expliqué à chacun comment nous avions l’impression de partir à la rencontre de notre vie future, sans avoir la moindre idée de ce que cela signifie. En effet, nous ne savons pas en quoi ni comment ce voyage nous aiguillera pour la suite, mais nous sommes convaincus qu’il le fera… Et chaque fois que Thierry l’exprime, sa gorge se noue et ses yeux brillent, signe qu’il y a là quelque chose de juste à entreprendre.
12 bagages et tout doit    rentrer dans baloo...
Installation des bagages
Notre plus grande crainte au moment de récupérer Baloo, était de ne pas réussir à faire entrer dans ses 4m2 la totalité des bagages. Eh bien c’est fait ! OK, c’est vrai, on a sorti les bidons d’eau pour les installer sur le toit... N’empêche, on est les six dans Baloo, avec les habits, les 40 kg d’affaires d’écoles et les provisions et ça le fait !
Dossier : le Ghana, un pays en mouvement
 
Les gens et le mode de vie
Nous l’avons dit dans l’edito en introduction, les Ghanéens sont éminemment positifs, emplis de gratitude, de sincérité et de vérité qui se lit dans leurs yeux. Travailleurs, économes et respectueux, ils prennent leur vie en main et la mènent sans excès ni fausse modestie. Attachés à leurs valeurs traditionnelles, ils jouent la carte du développement économique, sans miser sur le tourisme. Nous avons rencontrés plusieurs Ghanéens ayant développé leur propre affaire, souvent fondée sur un marché d’import-export judicieusement imaginé et parfaitement adapté aux besoins du pays.
Quant à ceux qui vivent exclusivement au Ghana, on retrouve  chez eux la débrouillardise et l’esprit créatif qui nous plaisent tant. Ici tout se vend, le plus souvent au détail et d’occasion. Véritables génies du recyclage, ils savent récupérer les plus infimes détails : vis, fils électriques, cosses, chargeurs… Tout ce qui se jette chez nous retrouve vie ici. En bref, tant que les marchandises sont importées par des locaux qui les achètent en Europe ou ailleurs, tout se passe très bien. Là où le système ne fonctionne pas en revanche, c’est quand l’Europe exporte massivement des déchets dont ici on ne peut rien faire, sinon récupérer quelques grammes de cuivre…
 
L’autre fléau écologique reste indéniablement le sac en plastique qui tapisse les sols et qu’on utilise à outrance, y compris pour l’eau potable qui se vend pour quelques centimes en sachet de 500ml.
Joies du voyage
 
Escale au Caire
Notre billet d’avion comportait une escale d’une nuit au Caire. C’est d’ailleurs ce qui avait motivé Véro à prendre le matelas autogonflant pour Sam plutôt que de le charger directement à bord de Baloo ; on s’attendait à une nuit pénible à même le sol de l’aéroport comme nous en avions eu l’expérience 3 ans plus tôt à Londres au moment de rejoindre le Mexique… La nuit de calvaire s’est transformée en escale paradisiaque. Nous avons été pris en charge par EgyptAir et conduits dans un hôtel Casino 4 étoiles : nuit, repas et petit-déj inclus dans le prix du billet d’avion, déjà raisonnable.
Cette escale nous a permis une micro-acclimatation : passer de 1° à 16°C, circuler 8 minutes dans la poussière et la cohue du Caire, retrouver des saveurs familières bien qu’étrangères, apprécier le changement de rythme, se souvenir de 3 mots d’arabe et replonger aussi vite dans l’ambiance du voyage…
Port de Tema à côté de Accra
Deux semaines d’hôtel à Accra
Nous avions planifié notre arrivée à Accra en anticipant les probables aléas douaniers pour récupérer Baloo et des difficultés supplémentaires si nous devions arriver à la période de Noël. On se disait qu’entre le 16 décembre et Noël, il y avait de la marge… C’était sans compter avec une erreur survenue sur le Bill of Lading, LE document clé des transports maritimes. Le temps de faire les corrections nécessaires, Noël est arrivé avec ses jours fériés… Nous sommes donc restés presque deux semaines dans un hôtel d’Accra, à six dans une chambre 8 fois plus grande que Baloo, avec une terrasse dont nous avons largement profité, de l’électricité de temps en temps et de l’eau par intermittence, parfois même l’eau et l’électricité en même temps… Et tout cela était bien. Qu’importe d’avoir de l’eau et de l’électricité en permanence quand on sait qu’elle finissent toujours par revenir, au pire après 3 jours… Nous avons profité de ce temps pour nous acclimater : prendre le rythme et le pouls du pays, trouver nos marques et quelques repères de base, apprendre à distinguer une gargote d’une cuisine privée ou d’un stand, découvrir où se procurer les produits de base et l’eau potable, se familiariser avec la monnaie et les prix, découvrir les veg’ fried-rice à moins d’1 € la portion, voir les églises déborder et assister à distance aux cacophonies dominicales, deviner les règles du trafic, visiter le marché et s’y faire bousculer par des femmes chargées comme des haltérophiles, pressées de livrer leur marchandise… Humer les fumées et autres odeurs, apprendre à les reconnaître et se sentir vivant, car c’est là la plus grande différence avec notre monde helvétique : ici, ça ne sent pas toujours bon, mais au moins ça sent quelque chose !
En résumé, ces deux premières semaines passées dans la capitale nous ont fait le plus grand bien, nous avons beaucoup lu et joué, les enfants ont aussi rattrapé le retard scolaire accumulé dans le stress d’avant départ et nous avons largement dépassé l’état de choc initial décrit par les enfants à notre arrivée au Ghana.
Tema : c’est là que tout arrive
Le port de Tema est le principal port du Ghana et le plus important de la côte. C’est ici qu’arrivent les containers du monde entier chargés de bric et de broc. Difficile de prendre des photos pour illustrer le fatras répandu sur les hectares des dépôts. Les containers sont vidés et les marchandises déposées en vrac sur le sol. On trouve de tout dans les containers : des voitures entassées les unes sur les autres, des montagnes de vélos, des cuisinières, matelas, pièces mécaniques, blocs moteurs, frigo, câbles… On dirait une décharge de chez nous, c’est en fait les nouveaux stocks qui rempliront les marchés et garniront les bords des routes. Phénoménal !
Accra : un très grand village
Lorsqu’on la survole, la capitale du Ghana ressemble à un très grand village. Les maisons basses aux toits de tôle ondulée prédominent largement et rares sont les bâtiments élevés ou imposants. Une fois dans les rues, la première impression se confirme, la ville, bien que très étalée, conserve une taille humaine dans son aménagement et fonctionnement. Il n’y a que peu de différences entre la vie dans la ville et celles des villages, chaque quartier ressemblant en fait à un village en tant que tel : on vit dehors, là où l’on cuisine et mange, partage, discute ou dort à l’heure de la sieste…
Forêt tropicale et mines d’or
A peine quitte-t-on la côte, qu’on entre dans la forêt tropicale. Hormis le parc national de Kakum qui protège formellement une immense zone de forêt primaire et dans lequel nous nous sommes promenés en profitant des ponts suspendus à plus trente mètres du sol permettant de surplomber une dense végétation, nous avons l’impression que l’ensemble des forêts est assez bien préservé. On distingue çà et là quelques zones de plantations de palmiers, cacao ou bananiers, mais sans excès et surtout de manière éparse.
 
Sur la route qui relie Busua à Kumasi, on traverse diverses mines d’or. Selon les endroits et surtout selon les entreprises qui les exploitent, ce sont d’énormes pelleteuses qui oeuvrent ou de simples mineurs équipés de manière rudimentaire. Le Ghana possède outre les mines d’or, des mines de fer, de manganèse et de pétrole, ce qui lui assure également une prospérité potentielle.
 
La présence manifeste des chinois aux abords des sites miniers nous a tout à la fois pincé le cœur et fait réaliser qu’ailleurs dans le pays, on trouve relativement peu les chinoiseries en tout genre qu’on a l’habitude de voir ailleurs dans le monde dans les bazars bon marchés et sur les trottoirs. Pourvu que ça dure…
Voyages intérieurs
 
C’est tout chaud dans mon ventre
Contrairement aux enfants et Thierry déboussolés en débarquant à l’aéroport, Véro, elle, a senti la chaleur envahir son ventre dès les premiers pas sur le sol africain. Douce sensation d’être à la bonne place, pas de choc, pas de craintes. Bien au contraire.
 
Six jours plus tard, Thierry a sorti son cahier et son stylo. Quelques mots ont glissé sur le papier, les premiers de son futur bouquin… Et dans son ventre, une chaleur ouateuse s’est répandue, agréable sensation de faire la bonne chose…
 
Une chose est donc sûre : ce voyage nous réchauffe le cœur et nous trouverons le moyen de vous le faire partager.
Marché de Kumasi
Connu comme étant le plus grand marché d’Afrique de l’ouest, le marché de Kumasi est littéralement phénoménal. Couvrant plus d’une dizaine d’hectares en plein centre ville, il est constamment bondé et bouillonnant. Nous y avons plongé comme on s’immerge dans un bain de foule, de cris, d’odeur, de couleur et de marchandises. Difficile de se frayer un chemin et impossible de flâner. Le marché est hyperactif, les femmes poussent et avancent sans relâche, soucieuses de livrer leur marchandise à temps ou de se décharger des dizaines de kilos qu’elles portent sur la tête, pour certaines trois vélos ou un à deux sacs de riz de 20kg.
Malgré la cohue et la pression, on s’arrête volontiers pour échanger quelques mots avec les marchands stationnaires, toujours curieux et intéressés à savoir d’où l’on vient. Il y a dans ces interactions une grande sympathie et beaucoup d’humanité de la part de nos interlocuteurs.
Une sixenroute au marché de Kumasi
Témoignages
 
Rêves du monde
Lorsque nous sommes en Suisse, nous vous présentons souvent les témoignages d’autres voyageurs, les projets de famille qui s’apprêtent à prendre le large ou les feed-back de personnes qui nous écrivent. Nous aimerions profiter de ce voyage pour vous offrir d’autres formes de témoignages, avec l’espoir qu’ils sauront vous inspirer à votre tour.
Nous avons pris un micro avec nous. Pour plusieurs raisons. Enregistrer des sons d’ambiance et obtenir une meilleure bande audio pour nos prochains montages videos et diaporama-conférences. Mais aussi parce que nous avons envie de poser une question aux personnes que nous rencontrerons : quel est VOTRE rêve ?
Parce que nos rêves sont le reflet de notre raison d’être sur terre et qu’ils illustrent ce dont nous sommes capables, ils nous inspirent. Et si les « Rêves du monde » créaient un monde de rêve…
 
La première personne à qui nous avons posé cette question est Monalisa, la fille de Grace qui nous a laissé bivouaquer dans l’immense jardin de sa ferme au bord de l’océan. Mona a 23 ans, elle étudie au collège à Kumasi. Son rêve est de devenir avocate et travailleuse sociale, afin d’intervenir dans les situations délicates avec une parfaite maîtrise des lois et des droits. En particulier, elle aimerait aider les filles et femmes victimes de traite sexuelle à se sortir de là.
Et puis, une fois le micro coupé, les yeux rivés sur Baloo, elle exprime aussi son désir d’aller au nord du Ghana et de découvrir son pays au-delà de son village en bord de mer et de Kumasi…
Bivouacs
 
Bien dormir rime avec bien choisir
Une autre inconnue de notre périple africain, c’est les bivouacs. Sur ce point, nous retrouvons les sensations du voyage au long cours : nous ne savons jamais à l’avance où nous poser le soir. A la différence de notre vie dans Casita, l’habitabilité de Baloo et le climat ambiant nous imposent de dormir portes et coffre ouvert. Il s’agit donc de trouver des endroits appropriés à cette configuration et suffisamment sécurisants pour les 4 enfants qui dorment pratiquement en plein air. C’est à Winneba que nous installons notre premier bivouac, sur une plage au bord de l’océan, avec l’autorisation du gérant de ce qui fut un « resort » hôtelier. Par une température de plus de 30°C, les 4 enfants entassés dans Baloo ont carrément suffoqué et peu dormi.
 
Depuis, nous étudions le sens des courants d’air et veillons à orienter les ouvertures en conséquence. Aujourd’hui, les enfants ont trouvé leurs marques, se sont habitués et dorment presqu’aussi bien que nous le faisons dans la tente de toit, même si parfois l’un ou l’autre s’étale indûment…
Quant aux lieux, les jardins des guesthouse nous offrent des bivouacs bon marché, confortables et agréablement placés, à proximité de l’océan, ou depuis que nous remontons vers le nord, à l’abri de l’agitation des villes.
 
A Dunkwa, le manager et son personnel sont restés ébahis devant Baloo et notre mode de voyage. Ce qui est marrant, c’est que le bus Toyota Hiace est très connu dans ces régions et qu’il est essentiellement utilisé pour le transport de personnes. Alors, lorsqu’ils découvrent ce que nous faisons d’un Hiace, leur imagination se met en marche et leurs yeux s’illuminent. Du coup, même si nous avions convenu d’un tarif pour la nuit, il fut impossible le lendemain matin de payer notre dû, le manager préférant nous souhaiter bon voyage tout simplement…
Salles de classes
La ferme de Grace
Media
 
Les maternelles, France 5
Juste avant notre départ pour l’Afrique, nous avons reçu une équipe de tournage pour l’émission « Les Maternelles » diffusée tous les matins sur France 5. Le reportage a passé dans l’émission du 17 décembre 2013.
On a trouvé l’équilibre
Peu de temps avant de quitter l’océan pour remonter vers le nord, on a trouvé notre équilibre dans le voyage. Il nous aura finalement fallu moins d’une semaine pour nous sentir à l’aise et surfer sur la vague.
Anniversaire Loane, Noël et Nouvel-An
Nous avons fêté l’anniversaire de Loane et Noël à l’hôtel à Accra, sans Baloo. Et c’est le soir de Noël qu’on s’est demandé ce qu’on faisait. « Qui veut faire quelque chose de spécial ? Moi je veux jouer et profiter de me coucher plus tard… » On a donc improvisé un sapin de Noël sur le cactus de la terrasse et réservé les sushis maison pour Nouvel-An. C’est pas tous les jours Noël après tout !
Vie de famille
 
A 6 dans 4 m2, un truc à prendre
Il nous a fallu quelques jours pour nous acclimater à l’Afrique, trouver nos repères, atterrir. Dans Baloo, on n’est pas encore complètement opérationnel. Les objets peinent à trouver  leur meilleure place et surtout leur UNIQUE place. Les flux de personnes ne sont pas encore maîtrisés, l’organisation manque de rodage. Du coup, quelques tensions sont présentes. Entre ceux qui se défilent, ceux qui font semblant, ceux qui en font trop et ceux qui ne comprennent pas ce qui se passe, on a tous d’excellentes raisons de… Et puis, les choses s’améliorent. On organise des conseils de famille, on calme les esprits et surtout on se rend compte que plus l’espace est restreint plus il nous faut rester vigilant à notre manière de communiquer. Résultat : on commence à trouver nos marques, on arrive gentiment à déplacer les sacs dans le bon ordre pour accéder aux choses inaccessibles, on priorise, on se met d’accord, on se parle en baissant de plus en plus le ton.
Alors vivre à 6 dans 4m2, c’est un truc à prendre. Surtout quand on a un truc à prendre…
Décembre en Suisse
Depuis plusieurs années avant notre départ en tour du monde, l’hiver en Suisse devenait difficile à supporter pour nous, en raison du climat. Alors cette année, dans Casita sous la neige, dans l’humidité et le froid, avec le four à gaz en guise de chauffage, c’est devenu franchement pas drôle. Par chance, nous étions particulièrement occupés et stressés par les derniers préparatifs pour ne pas avoir le temps de ruminer sur notre sort. Mais avec le recul, on se rend compte qu’on a bien tiré sur la corde de notre résistance morale…
A force d’y croire…
On le sait, l’Afrique de l’ouest est corrompue. C’est ce qu’on nous dit. Le guide du « Petit Futé » nous met d’ailleurs en garde pour le Ghana : impossible de passer un contrôle de police sans lâcher quelque chose…
Premier plein d’essence, Thierry et Max sont seuls dans Baloo qu’ils viennent de récupérer. Deux policiers armés s’approchent et après quelques mots échangés sur une fallacieuse contravention, demandent leur cadeau de Noël : « you know, we are policemen » précisent-ils. Comme si cela justifiait la requête. Thierry sourit. Une pensée fugace le fait hésiter quand il regarde les mitraillettes : « Ils vont pas me tirer dessus pour ça… ». Il refuse donc et prend place au volant, déclenchant un énorme éclat de rire chez les deux policiers, visiblement pas habitués à cette réaction.
Depuis que nous sommes tous les 6 dans Baloo et Véro installée à l’avant, nous n’avons plus la moindre demande de ce genre, nous franchissons les postes de contrôle avec le sourire et dans la bonne humeur, démentant systématiquement les croyances établies et renforçant la nôtre : chacun crée le monde qu’il désire.
Côte atlantique:
villages et vie collective
La côte atlantique réserve de belles surprises avec des plages splendides, des villages nombreux et vivants. On y ressent la douceur de vie bercée par le bruit des vagues, les rires des enfants et l’air du large qui remplace adéquatement les ventilos pas encore installés dans Baloo.
 
La pêche se pratique de manière collective. Au moment de ramener le filet, les enfants et de nombreux « voisins » accourent et tirent à l’unisson. Au final, chacun peut se récompenser de quelques poissons. Entre deux pêches, l’entretien des filets et les scènes de vie sur la plage offrent des images hautes en couleur et fascinantes.
Ligne de mire
 
En quittant Kumasi où nous avons rédigé cette mise à jour, nous prenons la direction du parc national de Mole où nous ferons notre premier safari à bord de Baloo. Ensuite, nous poursuivrons en direction du nord, puis du Burkina Fasso.
A bientôt et toute belle année 2014 !
Dans le retro
 
Rencontre avec des anges
Dans le marathon qui précédait notre départ de Suisse, il y avait une rencontre dont nous nous réjouissions particulièrement, celle de la famille Engel en Gruyère. Avec 9 enfants âgés de 25 à 5 ans, la maison de René et Etelvina a quelques airs de colonie de vacances : musique, jeux, rires, simplicité et spontanéité, ça vit à fond et dans tous les sens. Alors quand on se retrouve à 17 autour d’un caquelon à fondue avec fourchettes télescopiques, c’est fabuleux ! On adore ! La fondue bien sûr et les fourchettes télescopiques. D’ailleurs, il y a là un concept tout prêt pour qui veut se lancer dans la restauration, c’est certain, ça crée l’ambiance. Original et carrément jovial !
Au cours d’une journée riche en échanges et discussions, nous avons répondu également aux diverses questions que se pose le couple désireux de partir en voyage avec le camping-car familial. On avait d’ailleurs bien peu de conseils à prodiguer, sinon celui de se fier à ce qu’ils ressentent.
Voyages intérieurs
C’est tout chaud dans mon ventre
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Depuis 3 semaines nous sommes au Ghana, au chaud, en Afrique… Des derniers au-revoir à la récupération de Baloo, vivez les préparatifs de ce nouveau périple, puis découvrez avec nous ce pays peu touristique, dynamique et enthousiaste.
Janvier 2014 : Ghana 1ère partie - Accra à Kumasi
Dossier : le Ghana, un pays en mouvement
Les gens et le mode de vie
Accra : un très grand village
Côte atlantique : villages et vie collective
Forêt tropicale et mines d’or
Marché de Kumasi
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Ligne de mire
Nord ghana et Burkina
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Joies du voyage
Escale au Caire
Contrastes : de la terre blanche à la terre rouge
Deux semaines d’hôtel à Accra
Installation des bagages
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Dans le retro
Rencontre avec des anges
Décembre en Suisse
Au-revoir et perspectives
Rush final des préparatifs
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Edito
Un art de vivre
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Edito
 
Un art de vivre
«  Tu es unique. Oui, toi qui lis cette affiche ! »
Voilà le genre de message qui bordent les chaussées de l’autoroute et qui donnent le ton et l’état d’esprit dominant au Ghana. Dans ce pays en plein développement, ce n’est pas seulement dans les églises ou mosquées bondées que l’on nourrit sa foi, mais bien dans l’art de vivre au quotidien. Au-delà des  innombrables « Bless » qu’on peut entendre et lire un peu partout sur les pare-brise, il y a au Ghana une pratique avérée et systématique de la gratitude, qui dépasse largement le cercle entendu des devoirs religieux. Les sourires sont francs et larges, les yeux respirent la joie et l’attitude générale est positive.  « Be yourself. Live ! » Ceux qui vivent ici le savent et le disent : au Ghana, on peut réussir et vivre bien. Le regard délibérément orienté vers le positif et loin d’adopter la politique de l’autruche, les Ghanéens croient en eux et en leur bonne étoile. Sans la moindre arrogance, mais avec détermination, confiance et inventivité, ils créent un pays dans lequel on se sent bien les uns avec les autres.
«Kids say please, Mum agrees » est l’autre élément fondamental de l’art de vivre ghanéen. On pratique ici la politesse et le respect à tout âge. Quand on vous demande « how are you today ? », on vous le demande vraiment. Même chose avec s’il te plaît, merci, bonne journée et bon voyage. Les mots sont habités sans être des paroles en l’air. Impossible donc de saluer son hôte de loin ou de rester superficiel dans la relation. Même dans un échange de quelques secondes, on est présent, on répond sincèrement et on s’intéresse à son interlocuteur. Ca semble ici être la moindre des choses. Du coup, au Ghana, on s’amuse et respecte l’autre avec la même intensité.
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