Allegro
Notre camping-car Allegro remplit sa mission à merveille. Il nous conduit où l’on veut et nous réserve son lot d’incidents qui pimente l’aventure.
Les couacs
Il y a eu d’abord eu un pneu éclaté. Ensuite un pare-roue défoncé. Une aération dans le plancher. Rien de grave à priori. Ce qui est sûr, c’est que le conduit de gaz est complètement plié. Pendant plusieurs jours nous craignons une fuite de gaz, mais nos vérifications bi-quotidiennes finissent par nous rassurer.
Et puis, il y a eu ce bruit bizarre qui a duré plusieurs jours, pendant lesquels Véro répétait sans se lasser qu'il serait judicieux de faire le nécessaire pour identifier l'origine de la perte des eaux d'Allegro. Il a fallu que la direction se bloque par moments, rendant périlleuses les manœuvres dans les épingles à cheveu., pour qu'on prenne les choses en main. Bilan : pompe à eau du moteur foutue. Par chance, on trouve un garage qui nous invite à camper dans sa cour, le temps de commander les pièces et faire la réparation.
Plus tard, c’est le gaz qui nous fait des frayeurs. Comme les témoins lumineux de niveau de gaz n’ont pas bougé depuis le début du voyage, on en déduit qu’ils ne fonctionnent pas. On décide donc de faire un plein de GPL par acquis de conscience, sans avoir la moindre idée de notre consommation réelle. A la fin du plein, la vanne se bloque et le gaz s’échappe du bouchon de remplissage du réservoir, sans que la pompiste ne puisse y remédier. Impossible de stopper l’hémorragie. Le gaz jaillit comme le fait la pression d’une marmite à vapeur. Même bruit, même débit, même couleur. Par contre, quand on y met les mains, celles-ci se glacent en quelques secondes. Personne ne sait que faire, même pas le « spécialiste » que la pompiste a appelé à la rescousse. Pendant une heure, Allegro est amarré contre son gré à la pompe à gaz avec une fuite qui n'en finit pas de répandre le liquide explosif dans l'air et sur le sol. Thierry décide de se renseigner dans une quincaillerie du coin qui lui suggère un quitte ou double : planter un tournevis dans le réservoir de gaz pour remettre la valve en place. Une « prière » plus tard et une fois la confiance acquise, Thierry tente l’opération avec succès.
Impossible de savoir combien de gaz s’est échappé du réservoir. Par crainte d’en manquer et convaincu que la pompiste est responsable de la mésaventure précédente, nous décidons de refaire le plein de gaz plus loin. Tout se passe bien. Sauf que 30 km plus loin, on entend un sifflement et on sent une forte odeur de gaz. Un rapide coup d’œil permet de constater que du gaz s’échappe par une autre vanne et qu’il n’ y a aucun moyen d’y remédier. Est-ce qu’on peut rouler comme ça ? Franchement ça craint. On immobilise Allegro et on cherche de l’aide. Nous sommes dans un hameau. 12 maisons au total. Bonne chance. Finalement, on décide de refaire les 30 km dans l’autre sens pour aller montrer le problème là où on a fait le dernier plein. Nous ne souhaitons à personne de vivre ces 30 km. L’enfer. A six, sur une bombe roulante… Pourvu que personne ne fume dehors. Pourvu qu’aucune étincelle… Pourvu que… Sain et sauf, nous arrivons à bon port. Personne ne peut rien pour nous, mais on nous oriente chez le voisin, une entreprise de gaz avec des spécialistes. Le gars jette un œil. Verdict : le réservoir est trop plein. En fait, c’est la soupape de sécurité qui fuit. Il connecte alors un tuyau sur notre réservoir et laisse s’échapper le trop plein de gaz. PSSSSSSSSSSSSSCCHHHHHHHHHHHHH ! Là, on ne parle plus d’une marmite à vapeur. On dirait une lance à incendie !! Pendant cinq très longues minutes, il vide notre réservoir. L’équivalent de ce qu’on avait rempli. Moralité : notre réservoir était plein dès le début, notre consommation absolument insignifiante et tout ce qu’on a rempli était en trop dans le réservoir…
C’est donc plus ou moins sereinement que nous poursuivons le voyage à bord d’Allegro.