Au sommaire
Ligne de mire
Lire
- Récit suivant ->
Bivouacs
Parc de la Pendjari
Batia
Cotonou : Jardin Helvetia
Ouidah
Grand Popo
Parakou
Lire
Dossier: Le Bénin
Impressions générales
Vaudou
Marché de Natitingou
Entre traditions et clichés
Ca coule de source
En piste
Cotonou et la route des pêches
Lire
Medias et Evènements Sixenroute
Salon du livre
Conférence : Bibliothèque de la Tour de Peilz
Paleo Festival de Nyon
Lire
Clins d’œil
Docteur des yeux
Matière blanche
Brûlis
A casser
Lire
Coup de coeur
Parc de la Pendjari
Lire
 
Vie de famille
6 sur 6 ! Le compte est bon
CNED : Calvaire Nomade En Devenir
Thierry et Véro : nouveaux rêves
Baloo s’est fait la malle !
Il est libre Max
Des nouvelles de Mémé
Lire
Mais notre plus belle rencontre, c’est Scar et sa belle. Scar, c’est le cousin du Roi Lion, il a la crinière peu fournie, la gueule carrée et la démarche hautaine. Sa belle balance les hanches avec nonchalance, laissant, comme son mâle, la queue balayer ses arrières avec élégance. Nous tombons nez à nez avec eux en tout début de matinée, au lever du soleil. Ils viennent vers nous, juste assez lentement pour nous laisser le temps de remonter la fenêtre qu'on osera redescendre quelques instants plus tard. Ils passent en frôlant Baloo et sans nous accorder le moindre regard, puis cheminent amoureusement sur la piste, à quelques mètres devant nous. Nous les suivons pendant une heure, sur une distance de trois kilomètres. Scar se retourne fréquemment pour attendre sa belle. A quelques reprises, il dépose une patte lourde sur les hanches de la lionne. On imagine les mots doux qu’ils échangent et leurs regards nous émeuvent.
A un moment, les deux se glissent dans les herbes hautes et s’installent pour s’accoupler à l’abri de nos regards curieux. Nous devinons l’action et percevons distinctement les râles. Quelques longues minutes plus tard, ils reprennent le chemin, passant à nouveau devant Baloo. Par instants, on croit déceler dans leur attitude les signes d’un creux à l’estomac. On aimerait tant les voir chasser à présent. Ils se contentent d’arpenter dignement la savane, nous offrant un spectacle de toute beauté, puissant, gracieux, noble.
La nuit venue, lorsque nous fermons les yeux, les images des deux fauves se présentent à nous avec netteté. Nous voyons le mouvement souple de leur démarche, les coussins de leurs pattes, l’extrémité noire de la queue, les regards affectueux qu’ils se lancent et l’imposante présence qui se dégagent de leur allure. C’est l’un des plus beaux spectacles animaliers que nous ayons vécu. Et celui-là, nous l’avons amplement photographié !
Coup de coeur
 
Parc de la Pendjari
Certaines personnes nous disaient qu’il y avait peu d’animaux en Afrique de l’ouest par rapport aux parcs de l’est ou de l’Afrique australe. On ne voulait pas les croire, on avait trop envie de revoir la faune africaine.
Dans le parc de la Pendjari, nous observons de nombreux éléphants, des babouins, des antilopes et autres gazelles par centaines, plusieurs troupeaux de buffles, bon nombre d’hippopotames et d’innombrables oiseaux et vautours.
Chroniques
Sens unique ou sans issue ?
L’inconnu comme solution
Lire
T'as vu ma belle comme j'ai envie de toi...                   ok on y va...                                        mmmmrrrrr
Baloo s’est fait la malle !
Depuis le début du voyage, les bidons d’eau tapaient sur la tête de Baloo. Alors, Baloo s’est fait la malle ! Chez un ferronnier, il a reçu une belle malle pour accueillir les bidons et la natte. C’est pratique et ça fera un souvenir !
Edito
 
Y a pas photo
Authenticité ne rime pas toujours avec proximité et accessibilité. Nous l’avons particulièrement remarqué au Bénin.
Ici, chercher l’authenticité, c’est respecter les traditions, les croyances, les superstitions. C’est accepter les différences qui séparent le voyageur de l’indigène, comprendre le regard parfois sombre et fermé de certaines personnes sur notre passage et renoncer à prendre tout cela en photo…
Au Bénin, nous avons très souvent l’impression de déranger sitôt l’appareil photo en main. Difficile de photographier une scène de vie, une personne ou même un marché sans s’attirer les foudres de ceux qui vivent là. Alors, on se promène les yeux grands ouverts, la mémoire prête à tout enregistrer, attentif aux moindres détails pour ne pas les oublier. Ici plus qu’ailleurs, on ressent les choses, on les intériorise et on grave les souvenirs dans ses cellules corporelles à défaut de le faire sur disque dur.
Au final, y a pas photo. On voyage différemment, oscillant entre émerveillement et frustration. Si tout ce qu’on aperçoit donne envie de le photographier, ne pas le faire est un exercice intéressant.
Merci au Bénin de nous l’avoir appris.
Au lever du jour première rencontre
Quel bel Homme...
Thierry et Véro : nouveaux rêves
Tout au long du tour du monde, Thierry et Véro ont pris conscience du plaisir sans cesse grandissant d’être et d’évoluer ensemble. L’envie est venue de travailler ensemble et de co-créer et co-animer certaines activités : conférences, ateliers, accompagnements. Mais le temps a manqué. Les priorités mal posées ont laissé s’échapper les belles envies.
Depuis notre arrivée en Afrique de l’ouest, nous avons posé les bases de nos futurs projets, en les intégrant à nos activités existantes et à notre vie nomade. Nous avons fait cela d’abord de manière créative et informelle, en sollicitant notre imagination, en mobilisant nos motivations profondes et en nous connectant à nos désirs réels. Et puis, nous avons pris des décisions : créer une association, puis une seconde pour ne pas tout mélanger et offrir les plate-forme adéquates et capables de porter nos ateliers et conférences en gestation.
Mais au moment d’entrer dans le concret, sont apparues les premières difficultés. On se rend compte tout à coup, qu’on est complémentaire. Qui dit complémentaire, dit aussi différent. Nous devons apprendre à nous re-connaître, à comprendre l’approche de l’autre. Tout cela nous permet de nous découvrir sous un jour nouveau et si c’est pas toujours confortable, c’est extrêmement stimulant. Les premiers couacs nous ont permis de clarifier les besoins et d’imaginer un début de méthode pour profiter au mieux de nos forces respectives.
Nous nous réjouissons de vous présenter nos projets dès qu’ils seront élaborés et disponibles. Mais d’ores et déjà nous pouvons révéler nos objectifs : soutenir les familles et faire éclore les rêves de chacun. En Suisse, en Europe et partout dans le monde évidemment !
Quel beau couple...
Vie de famille
 
6 sur 6 ! Le compte est bon
Ca y est ! Le compte est bon. Thierry est également tombé malade. Le palu. Après avoir lutté quelques jours à la force du mental, il s’avoue vaincu et avale ses comprimés de Co-Arinate. Rapidement soulagé des douleurs indescriptibles dans les membres, il lui faut néanmoins 2 semaines pour récupérer ses forces. Durant des jours, il dort sans interruption, incapable de faire autre chose.
Habituellement, il se fait très peu piquer par les moustiques. Ce qui lui permet de savoir exactement où et quand il a contracté le palu. Il le savait d’ailleurs à l’instant où le moustique l’a piqué, C’était à l’hôpital de Banfora au Burkina, dans la salle d’attente de l’établissement en grève dans lequel on cherchait un médecin pour examiner Max. La piqûre avait été très douloureuse et Thierry était de mauvaise humeur ce soir-là, fatigué, un peu inquiet pour la santé de Max et agacé par l’attitude des infirmiers. Thierry reste convaincu que c’est ce soir là qu’il a contracté le palu…
Clins d’œil
 
Docteur des yeux
Pour commencer cette série de clins d’œil, voici un quiproquo qui se produit très fréquemment depuis que nous sommes ici. Les africains apprécient l’art figuratif et leurs enseignes sont souvent très concrètes et expressives. Alors quand nous arrivons dans un village, nous sommes régulièrement interpelés par des gens qui nous parlent de leurs problèmes de cataracte. Ils ont vu dans le regard bleu de Baloo le signe manifeste que nous étions « docteur des yeux »…
Matière blanche
Le Bénin produit une grande quantité de coton. Nous avons croisé bon nombre de camionmuth, des énormes engins surchargés de coton. Et puis, nous avons découvert les plantations et pour la première fois de notre vie, nous nous sommes affalés dans une montagne de coton brut. C’est chaud et moelleux. Ca donne envie d’y plonger et d’engager une bataille de boule de coton. Au mois de février, à chacun sa matière blanche !
Marché de Natitingou
Le marché de Natitingou nous a fait une très forte impression. On s’y sent au cœur de l’Afrique, tout proche d’un modèle archétypal. Les visages et corps scarifiés sont fascinants, parfois presque effrayants. Chaque personne porte sur la peau les marques de son village et de sa famille. La foule se presse, les mains se lèvent et les regards nous fusillent dès que l’appareil photo se montre.
 
C’est ici aussi que la présence musulmane semble la plus forte et rigoureuse. On croise plusieurs femmes entièrement couvertes et on se rend compte que bizarrement on s’attend à tout sauf à ça dans cette région du monde.
A casser
Au sud du Bénin, le long de la côte, on découvre d’innombrables murs gris sur lesquels sont peintes les inscriptions suivantes : « à démolir », « terrain litigieux », « ne pas visiter, ne pas vendre », « construction illégale », « à casser »…Ca en dit long sur les tracasseries administratives et foncières locales…
CNED : Calvaire Nomade En Devenir
La tâche scolaire devient rude pour les enfants. Il faut le dire et saluer leur courage. Le matin, de 7h30 à 12h30, ils font école seuls et sans aide, décortiquant les manuels du CNED, cherchant à deviner les attentes des professeurs, patientant des heures pour obtenir de rares informations sur internet avec une connexion bas débit, ou au téléphone. Il fait 35°C dès les premières heures, 46°C à l’heure du repas. Parfois même nous roulons sur les routes et pistes défoncées…
Au niveau du lycée, les devoirs sont compliqués et bien souvent le contenu des cours est insuffisant pour les réussir. Les concepts à manier et assimiler dans certaines matières sont abstraits, scolaires et très loin des réalités quotidiennes.
Evidemment, Max, Loane, Sam et Zoé ont de la chance, ils découvrent le monde et ont du temps libre, mais ces dernières semaines ce temps s’évapore, ils n’arrivent plus à tenir le rythme et régulièrement, ils travaillent l’après-midi aussi.
Or, ce dont ils ont besoin pour être efficaces, c’est plus de repos et plus de concentration. Pour cela, nous avons réaménagé l’horaire : nous prenons un week-end de 4 jours chaque 2 semaines, une fois l’unité terminée. Pour y arriver, une unité est bouclée en 10 jours au lieu de 2 semaines et demi. Les enfants se concentrent mieux, visent l’essentiel, fixent des objectifs et les tiennent sans se disperser. Mais ça ne suffit pas toujours.
Nous remarquons que nous utilisons trop peu le soutien du CNED. Les connexions difficiles et la difficulté à joindre les profs nous a conduits à tout faire seuls. Thierry et Véro se mettent à disposition dans certaines matières pour donner des cours d'appuis. C’est une erreur. Les enfants ont besoin d’échanger avec leurs profs, d’entendre leurs conseils et leurs encouragements, se sentir compris et sur la bonne voie. Ils ont besoin d’être sûrs aussi des attentes et de bien comprendre les données. Alors, depuis 2 semaines, les enfants reprennent l’habitude de solliciter leur professeur, même s’il faut pour cela tomber en larmes au téléphone, lorsque le découragement est trop grand. Thierry et Véro restent quant à eux disponibles de manière structurée et délimitée dans le temps  afin de préserver aussi leurs espaces de travail.
Faisant office d’exception, Zoé conserve le sourire. Il lui reste 2 ou 3 évaluations d’Espagnol pour terminer son programme. Elle a parfaitement réussi le virage de la 6ème qui modifie radicalement l’approche. Désormais, elle travaille elle aussi de manière autonome avec de brillants résultats.
Dossier: Le Bénin
 
Impressions générales
Le Bénin compte des multitudes de tribus et offre des paysages qui changent du tout au tout entre le nord et le sud. Il y a néanmoins dès les premiers kilomètres au nord, une riche et dense végétation, de l’eau et des rivières en abondance par rapport au Burkina.
Le centre du pays nous a paru assez monotone et long à traverser. Il faut dire que Thierry n'était vraiment pas au top de sa forme avec le palu. Dans l’ensemble, nous avons préféré les gens du nord, plus ouverts et plus souriants que ceux du sud qui nous ont paru parfois fermés voire hostiles dans la capitale de Porto Novo où nous nous sommes vraiment sentis mal à l’aise. C’est très rare, mais vraiment nous n’étions pas les bienvenus là où nous sommes allés à Porto Novo.
Il est libre Max
Max est celui d’entre nous qui a le contact le plus rapide et le plus spontané avec toutes les personnes que nous rencontrons. En quelques secondes, il crée le lien, la confiance et la complicité. C’est impressionnant.
Depuis quelques temps, il prend grand plaisir à s’en aller seul en ville, le plus souvent en zem (moto-taxi) pour assurer notre approvisionnement. Négociant chaque course et chaque achat avec talent, il revient triomphant, le sourire aux lèvres, heureux d’avoir eu ses heures de liberté et d’exploration loin de la famille et plus près encore de la vie locale.
Des nouvelles de Mémé
En deux semaines Mémé a retrouvé un emploi dans une station service. Entre nous 6, on se dit que la raison tentait de la convaincre qu’à son âge les chances étaient faibles, mais que tout au fond d’elle, son cœur savait qu’elle trouverait.
Voilà une preuve supplémentaire que la raison ne donne raison qu’à ceux qui l’écoutent et qu’elle reste impuissante face aux convictions du cœur.
En discutant avec un médecin béninois marié à une belge et revenu au pays dans l’intention d’y faire de l’humanitaire, nous apprenons que lui aussi souffre parfois de l’attitude des gens. Ayant ré-appris le fons, la langue nationale, dans le but de mieux s’intégrer, il réalise que souvent les paroles échangées dans le dos de ceux qui ne la comprennent pas sont mesquines, moqueuses voire méprisantes.
En ce qui nous concerne, nous retenons du pays un fort sentiment d’enracinement et d’attachement aux valeurs traditionnelles, ce qu’on appelle l’authenticité
Ca coule de source
A quelques kilomètres du parc Pendjari, nous profitons de passer une journée aux chutes de Tanougou, entre Tanguieta et le parc Pendjari. La cascade est magnifique, l’eau claire et fraîche. Les locaux escaladent la falaise pour effectuer des sauts et plongeons de 20 à 30 mètres, se moquant des risques encourus en raison des arbres et rochers qui jonchent les fonds du bassin.
Entre traditions et clichés
Difficile d’éviter les clichés dans cette région d’Afrique où tout ressemble trait pour trait aux images qu’on s’attend à voir ici, jusqu’aux femmes qui vivent seins nus, pilant, lavant et balayant le sol à longueur de journée devant leur maison de terre.
Curieux de découvrir les maisons traditionnelles Tata, nous visitons à Natitingou, la Brêche de Nati qui est un restaurant établi dans une véritable maison Tata, construite dans le parfait respect des traditions. Le chef de cuisine nous fait visiter les lieux en prenant le temps de nous expliquer tous les détails et caractéristiques de ce type d’habitation et du mode de vie qui l’accompagne.
Brûlis
La pratique semble ancestrale et perdure, malgré les résultats d’études qui mettent en évidence son impact négatif sur la végétation et l’écosystème. Il s’agit de brûler volontairement des hectares pour stimuler la terre, limiter les risques d’incendies accidentels et se débarrasser des insectes encombrants. Pour nous qui ne savons pas trop que penser de la pratique, c’est plutôt joli de loin à la tombée du jour, inquiétant quand on roule juste à côté et désolant par la suite, la nature paraissant dévastée.
L’inconnu comme solution
Les couples interculturels sont confrontés à des problèmes spécifiques au moment de s’établir quelque part. Souvent tentés de choisir le pays de l’un ou l’autre des conjoints, ils finissent par regretter. Parce que le pays de l’un ne sera jamais le pays de l’autre, le risque est immense de commettre des impairs. Chaque reproche sur le fonctionnement, l’aménagement, le climat, la politique, les approvisionnements du pays blessera potentiellement le conjoint originaire du pays incriminé. Qu’on soit en France ou au Bénin, en Algérie ou en Suisse.
C’est pourquoi, bon nombre de couples mixtes s’installent finalement à l’étranger, loin des deux familles, loin des cultures spécifiques des pays d’origine. Cette mise à distance permet d’aborder le nouveau domicile comme un terrain vierge, une terre inexplorée. On se retrouve comme deux extra-terrestres sur une planète inconnue. Deux inconnus face à une troisième inconnue.
Rien mieux que l’inconnu permet de se dépasser et de s’ouvrir à la vie. C’est valable pour les couples mixtes, comme pour toute personne qui s’enlise dans sa vie.
Vaudou
La culture vaudou reste un mystère pour nous en quittant le Bénin. Secrète et plutôt sombre à nos yeux, elle est véritablement inquiétante pour les béninois qui nourrissent un nombre impressionnant de superstitions.
Ainsi, il est rare que les gens mangent à l’extérieur de chez eux, la crainte de l’empoisonnement les invitant à cuisiner eux-mêmes plutôt qu’à se fier à la nourriture d’un tiers.
A Ouidah, personne ne reste sur la plage sitôt le soleil couché. Il y aurait dans l’océan une femme qui emporte avec elle ceux qui se risqueraient à prolonger la soirée sur le sable.
Les grigri jonchent plusieurs étals des marchés, dégageant une odeur d’animal crevé assez insupportable. Les sorciers ont le visage fermé et c’est souvent la peur qui dicte la pratique.
Enfin, dans les rues, nous croisons plusieurs personnes dévastées. Dans nos contrées, on parlerait de clochards ou d’ivrognes, ici ce sont les personnes possédées par les esprits nous a-t-on dit.
En résumé, ce que nous avons perçu, c’est que là où règne le vaudou, l’atmosphère a quelque chose de lourd et d'oppressant.
En piste
Les routes du Bénin sont plutôt en bon état, du moins pour les voies principales et si on prend soin d’éviter les tronçons défoncés par les gros porteurs. En revanche, il y a une espèce de course sans fin qui se déroule sur la route du sud au nord. En effet, les chauffeurs conduisant les véhicules déchargés au port de Cotonou et vendus au Niger et au Tchad, s’approprient la chaussée et la transforment en circuit automobile, multipliant les dépassements osés et les excès de toutes sortes.
Las d’éviter les bolides venant en contresens, nous décidons de quitter la route et d’emprunter la piste sur plusieurs centaines de kilomètres. Nous entrons alors dans un univers agricole et paisible dont le charme nous séduit. Nous traversons ainsi le pays au rythme des chants des enfants et des champs de coton, interrompant brièvement par notre passage les palabres sous l’arbre et les activités domestiques. Ici les mains nous saluent, les sourires se dessinent sur les lèvres, la paix règne et nous apaise.
Cotonou
Batia
Dans le village de Batia se trouve le Camp Numi tenu par Alfred un allemand. Le lieu est confortable et bien pensé. Avec une piscine écologique qui récupère l’eau ruisselant de la montagne avant de la laisser s’écouler dans la rivière en aval, un four solaire et un potager riche en diversité, l’endroit est propice au repos et à l’escale.
Chroniques
 
A Grand Popo, nous avons rencontré un couple belgo-béninois engagé dans l’humanitaire. Nous avons aussi discuté avec une autre belge qui œuvre pour les enfants de la rue, en qualité de psy. Leurs regards sur l’aide internationale et les actions des ONG ont fait écho à nos expériences et impressions. Les chroniques qui suivent sont inspirées de nos échanges, sans chercher à rester fidèle à leurs propres points de vue.
 
Sens unique ou sans issue ?
Savoir que les choses ne fonctionnent pas ne suffit pas à les faire changer. Il faut une pleine et entière confiance en soi et en l’autre, pour créer le changement.
Dans le système familial africain, la famille a pour rôle de subvenir aux besoins de chacun. Ainsi, les membres d’une famille qui gagnent leur vie se doivent de nourrir et prendre soin de toute la famille élargie. Si du point de vue familial et social on peut aisément reconnaître les vertus du modèle, la question qu’il soulève est celle de l’autonomie. Dans un système comme celui-là, quel est l’intérêt à devenir autonome ? Si je le deviens, je me charge de l’entretien de toute la famille. Si je ne le deviens pas, les autres s’occuperont de moi et je ne risque rien.
Depuis assez longtemps maintenant, l’aide humanitaire tend à rendre autonomes les populations soutenues et refuse progressivement de se positionner en père nourricier éternel. Mais la tâche est ardue. Parce que le système familial africain se répercute sur le fonctionnement des collectivités. Dans l’esprit et la culture locale, celui qui a l’argent entretient les autres. L’autonomie n’est donc pas un objectif pour les bénéficiaires de l’aide humanitaire et les ONG qui souhaitent faire naître l’auto-gestion et le développement autonome semblent engagées sur une voie sans issue.
Dans cette impasse, certaines personnes actives dans le domaine humanitaire ont parfois le sentiment d’être en présence d’un "Tanguy" dont on ne peut plus se libérer, incapable de prendre son envol et de se développer par lui-même. Les plus découragés en viennent même à suggérer parfois de stopper toute aide humanitaire d’ici 5 ans, juste pour obliger les populations locales à trouver de nouvelles solutions. La mesure est évidemment trop radicale et ne résout rien.
L’espoir pourrait venir d’ailleurs. Dans son livre « Tes plus grandes ambitions sont réalisables », l’éducateur et humaniste béninois Samson Dossoumon offre un nouvel élan. Reprenant les principes de la loi d’abondance et de la pensée positive, il exhorte chaque femme et chaque homme à croire en soi, créer la richesse et la partager, pour le bien de l’humanité et la paix dans le monde. Dans un manifeste de 40 pages, l’auteur aligne les arguments chocs et simples pour faire bouger les jeunes et les inciter à créer la vie dont ils ont envie.
En Afrique comme ailleurs, le mouvement est lancé. En Afrique comme ailleurs, un jour viendra où chacun se prendra en main et offrira le meilleur de lui-même en réalisant ses propres rêves. Alors l’aide à sens unique ne sera plus un chemin sans issue, mais un vieux souvenir d’un temps où la confiance manquait cruellement au genre humain.
Cotonou : Jardin Helvetia
Plutôt que de rester sur Cotonou dans la cohue, nous avons fait le plein de provision au Super-U et pris la direction de Ouidah par la route des pêches, pour nous installer au Jardin Helvetia, initialement tenu par un couple helvético-béninois. Le lieu semble sur le déclin, les douches sont salées, comme la facture du resto, mais les röstis bernois valent la dépense.
Parakou
A Parakou, nous avons installé Baloo dans le jardin du monastère cystercien « L’étoile Notre Dame ». Notre plus beau bivouac dans les terres du centre du Bénin. Accueil chaleureux et généreux (gratuit), calme et rencontres intéressantes avec certaines sœurs du monastère. L’endroit propose aussi une boutique de phytothérapie où nous avons fait le plein de tisane anti-palu, autres miels délicieux et savons écolo en tous genres.
A.....les bonnes soeurs nous offrent aussi leur jardin pour la nuit.
Cotonou et la route des pêches
La ville de Cotonou est la plus animée et développée du pays. Son marché est intense et les gens ne se parlent pas toujours avec calme et douceur. Malgré son statut de ville la plus importante du Bénin, il faut moins de 10 minutes depuis le centre pour rejoindre la route des pêches et plonger dans un univers tout différent, où les filets se tirent en groupe et au rythme des chansons scandées à l'unisson. La piste de sable longe la plage bordée de cocotiers et traverse plusieurs villages de pêcheurs où l'on retrouve la douceur des gens qui nous avait séduits au nord.
La route des pêches
La porte de non retour
Les pêcheurs
Ouidah
A quelques mètres de la porte de non retour, au début de la route des pêches en direction de Cotonou, le Jardin brésilien offre un bivouac magnifique sous les palmiers et sur le sable de la plage. Avec sa piscine d’eau salée équipée d’un plongeoir de 5 mètres, l’endroit offre également un bon wi-fi et du personnel sympa.
On part en balade avec eux...
Bivouacs
 
Parc de la Pendjari
Dans le parc de la Pendjari, nous bivouaquons à l’hôtel campement de la Pendjari. En fait, nous prenons un bungalow avec douche et WC pour la famille et dormons dans Baloo juste à côté. La solution est optimale pour se lever à l’aube et surprendre les animaux à leur réveil.
Grand Popo
C’est LA station touristique du Bénin, située à 65 km de Cotonou et de Lomé au Togo, elle accueille les expats des capitales et propose toutes sortes d’hébergement. Nous avons opté pour la grande classe « Awalé-plage », avec camping sur la plage sous les cocotiers et piscine d’eau douce.
Joies du voyage
 
A boire et à manger
Le voyage nourrit celui qui l’accomplit. Heureusement, parce qu’on ne peut pas toujours compter sur la nourriture locale pour se rassasier ! Dans toute la région nord et centre du Bénin, nos menus tournent invariablement autour des tomates et oignons. Quand il y a des tomates…
Alors pour consommer nos 5 fruits et 5 légumes par jour, on a trouvé un truc sympa : la créativité ! Salade oignons-tomates, omelettes tomate-oignon, riz sauce tomate à l’oignon, sandwich oignon-tomate, crêpes tomates-oignon, confiture d’oignon sur lit de tomates… Vous comprenez pourquoi quand on déniche un chou sur un étal, c’est la fête à la maison, bien avant que les gaz de chacun ne participent à l’ambiance !
Pour sortir de l’ordinaire, nous testons évidemment quelques spécialités. C’est ainsi que nous avons acheté récemment de l’igname. Ca commence comme « ignoble », mais une fois cuisiné, c’est « in » et « noble » ! Surtout quand on a la chance de tomber sur quelqu’un qui en raffole et qui voit nos mines sceptiques devant la racine grise, incapables d’imaginer comment cuisiner la chose ! L’homme nous a préparé notre premier Fufu accompagné d’une classique sauce tomate oignons. Ca change du riz, de la semoule et des pâtes, mais il nous faudra attendre le Togo pour apprendre à le cuisiner nous-mêmes !
Fait étonnant pour nous, notre statut végétarien surprend rarement les gens d’ici, alors que dans les pays voisins les yeux s’arrondissent assez souvent. C’est qu’au Bénin, il n’est pas rare que celui qui mange à l’extérieur refuse de consommer de la viande, par crainte de manger à son insu celle de son animal totem.
Au niveau des boissons, on ne se régale pas plus… On boit toujours l’eau dans des sachets plastiques. C’est un peu comme boire de l’eau de pataugeoire dans un manchon resté la journée au soleil. Ca évite la déshydratation, sans plus.
Par chance, on a découvert aussi le bissap, communément connu en Europe sous le nom de cynorhodon. Au Bénin, ils utilisent la fleur séchée et non découpée pour le préparer et le boivent glacé, hyper sucré et intensément concentré. Après quelques gorgées, les lèvres, langues et dents arborent une couleur bleu-violet suspecte. Mais c’est bon !
A propos de bonnes choses, voici les quelques folies et belles surprises pour nos papilles. A quelques kilomètres du parc Pendjari, un allemand tient une guesthouse écologique. L’homme possède un vrai potager, cuisine du vrai pain allemand dans un four solaire et nous comble de bonheur en nous faisant découvrir le fromage peul, un fromage frais qu’on assaisonne d’ail et de fines herbes à volonté, miam !
Dans un tout autre genre, il y a à notre connaissance, dans tout le Bénin, un seul supermarché. Il est à Cotonou, à 28 jours de route pour nous depuis notre entrée dans le pays. Il s’agit d’un Super-U ! Eh bien, c’est sans la moindre honte que nous avouons avoir fait un festin des 2 bacs de glaces caramel et chocolat que nous avons mangés directement sur le parking, debout sous le coffre ouvert de Baloo. Franchement, par une température ambiante de 42°C, c’est le PIED TOTAL ! Et c’est aussi l’occasion de nous rendre compte que l’authenticité africaine, on adore, mais on l’apprécie peut-être autant parce qu’on a le choix d’autre chose !
Medias et Evènements Sixenroute
 
Salon du livre
Ca y est les dates sont confirmées. Nous serons au Salon du livre à Palexpo Genève le samedi 3 mai et le dimanche 4 mai pour une table ronde sur le thème « Voyager en famille ». L’horaire est actuellement fixé à 11 heures mais susceptible de changer. Consultez le programme ou la mise à jour de notre site pour nous rejoindre sur place.
 
Conférence : Bibliothèque de la Tour de Peilz
Vendredi 2 mai à 19h, nous donnons une conférence sur notre tour du monde pour la Bibliothèque de la Tour de Peilz. La conférence aura lieu dans l’aula du collège Courbet à côté de la bibliothèque. Pour toute information et inscription, contacter la bibliothèque de la Tour de Peilz 021 977 01 20
 
Paleo Festival de Nyon
C’est confirmé aussi. Nous nous installerons avec Casita du 22 au 27 juillet sur le terrain de « La Ruche » au Paleo festival de Nyon, avec au programme pour nous : conférences interactives, animations, rencontres et échanges autour du voyage. Venez faire un tour et profiter de la programmation extraordinaire de « La Ruche » pour passer un moment inoubliable !
Ligne de mire
 
Nous sommes auTogo, en pleine forme et super contents de notre voyage et des projets qui en émergent…
En chemin
Edito
Y a pas photo
Lire
Joies du voyage
A boire et à manger
Lire
Le Bénin est connu pour être un pays d’Afrique de l’ouest très authentique, très typique aussi pour tout ce qui touche à la culture Vaudou. Magie blanche, ensorcellement, rites et grigri font partie du quotidien béninois. Nous avons découvert tout cela et bien plus encore, notre passage dans le parc de la Pendjari nous ayant réservé une rencontre mémorable dont on rêve encore avec frissons.
Mars 2014 : Bénin
Accès direct
Oser sa vie
2012 suite
2013
Un livre original, vivant et émouvant
Récits
Nos véhicules
2014
Espagne
fév 2013
France
déc 2012
Mises à jour
Suisse
sept-oct 2012
Berlin
août 2013
Tour du Monde
2008-2012
Espagne
déc 2012
Tour du Monde
Suisse
juin 2013
Portugal
fév 2013
Andalousie
jan 2013
Ghana (2/3)
Janvier 2014
Finlande
juil-août 2013
Bénin
Mars 2014
Togo
Mars 2014
Burkina Faso
Février 2014
Ghana (1/3)
Janvier 2014
Suisse
automne 2013
Suisse-Italie
Eté 2014
Nous 6
Les rendez-vous
Accueil
Livres&Videos
Media
Liens
Dernière mise à jour
Martinique
Janvier 2015
2015
Suisse
Automne 2014
Grenade
Avril-mai 2015
2016
2017
Découvrez nos coulisses dans: Miss Terre et les six doigts de la main
2018
Un clic = Un pas vers vos rêves
Oser sa vie
Pour prendre sa vie en main
©Sixenroute-2011
Achetez en deux clics:
Miss Terre et les six doigts de la main
Un livre original, vivant et émouvant