Organisation et gestes quotidiens
Sans aucun doute, le fait de vivre en camping-car est une excellente préparation pour s’installer sur un bateau. On sait ce qu’est un ampère/heure, comment le produire et le dépenser. Même chose pour un litre d’eau. Cependant, sur un voilier, le fait d’avoir un accès constant à l’eau de mer réduit encore la consommation d’eau douce, qu’on utilise essentiellement pour rincer, le corps ou la vaisselle. Tout le reste se fait à l’eau salée. En ce qui nous concerne, on dilue un peu l’eau de cuisson, sinon c’est trop salé.
Surprise sur le bateau, la gestion des sanitaires. Tandis qu’en camping-car nous avons adopté les toilettes sèches avec sciure pour les vider dans un trou creusé en forêt sans polluer, sur le bateau, c’est tout à la mer… Il paraît que les poissons s’occupent du reste…
Les espaces de rangements n’ont pas les mêmes formes ni les mêmes logiques, mais les principes sont similaires, on range tout, tout le temps ! Sinon, c’est le risque d’accident. En bateau, c’est encore plus impératif que sur terre, parce que même à l’arrêt, une vague peut renverser le contenu d’une armoire ou la vaisselle laissée sur la table !
Les bruits
Notre première nuit à bord de Nyamba nous a réservé une symphonie inattendue… Clop, clop, fait le rouleau de papier alu qui roule de gauche à droite. Hiiii. Hin. Hiii. Font les pieds de la table qui s’entrechoquent. Booom. Booom. Annonce la bouée qui frappe l’avant de la coque quand le vent tombe. Slurp, slurp fait le chien qui lappe… pardon, l’annexe à coque rigide qui rebondit sur les clapots. Crrrr. Crrrr. Chante la chaîne antivol de l’annexe qui frotte sur la jupe arrière du bateau. Gline. Gline. Font les drisses qui frappent le mât. Un enfer musical auquel on ne s’habitue pas mais qu’on apprend à identifier, reconnaître et interrompre, nuit après nuit… On a bientôt trouvé la parade à chaque grincement. Et accepté ceux contre lesquels on ne peut rien : le sol qui craque, l’eau qui résonne contre la coque…
Les mouvements
Après 2 jours passés à bord, on s’est tous habitués au roulis permanent du bateau, mais pas aux vagues qui font bouger la terre ferme quand on y retourne et qui nous font vaciller. L’autre jour, Thierry a évité la chute de justesse au milieu du supermarché : il y a eu une grosse vague raconte-t-il ! C’est incroyable le mal de terre. Ca vous prend n’importe quand et c’est toute la terre qui bouge. Ca monte, ça descend. C’est tellement fort qu’on en vient à penser que c’est toute la Martinique qui danse comme un flotteur de pêche à la ligne.
En camping-car, c’est sûr, les mouvements sont beaucoup plus maîtrisables.
L’eau à l’intérieur
Qu’on soit en camping-car ou en bateau, la question des infiltrations d’eau fait partie des principaux soucis qu’on rencontre. Dans le camping-car, l’eau s’infiltre depuis le haut. Sur le bateau, ça rentre d’en-haut et d’en-bas… On appelle ça des voies d’eau. C’est autrement plus inquiétant et mieux vaut réagir vite !
En camping-car, les réservoirs à eau sont rigides et rectangulaires, sur le bateau, on a des vaches à eau souples. Les deux sont étanches ou pas ! Dans Casita, nous avons eu plusieurs incidents et inondations. Sur Nyamba, aussi. La première et la plus spectaculaire a eu lieu lorsque nous avons rempli notre vache à eau toute neuve, made in China… Une fois pleine, elle s’est entièrement vidée dans son compartiment étanche ! Sans paniquer, Thierry a profité de l’occasion pour sortir la pompe seringue, la connecter au tuyau de vidange et faire la démonstration du système d’évacuation de l’eau en cas d’urgence. Ca fonctionne super bien et désormais, on sait l’utiliser !!
La seconde entrée d’eau venait du presse-étoupe (joint situé sur l’arbre d’hélice du moteur au niveau du passage dans la coque) et nécessitait l’intervention d’un mécanicien. Avant de pouvoir régler le problème, nous avons pu vérifier le bon fonctionnement de la pompe de cale. Après tout, chaque incident a sa fonction et nous permet d’apprendre quelque chose !
L’annexe
En camping-car, certains prennent des vélos ou un scooter pour les petits déplacements. En bateau, c’est l’annexe qui remplit cette fonction. Elle permet de rejoindre la terre ferme sans avoir à nager systématiquement. Nous en avons trouvé une d’occasion, avec boudins gonflables, coque rigide et un moteur 6 CV qui peut être conduit sans permis. Du coup, Max a très vite appris à la manier et les autres s’y mettent à leur rythme. Cela offre une réelle autonomie à tout le monde.